Groupama dévoile ses résultats pour l'exercice 2023. Pour sa première sous normes IFRS 9 et 17, le groupe mutualiste affiche une rentabilité en nette amélioration aussi bien en France qu'à l'international.
Une nouvelle ère s'ouvre pour Groupama. En premier lieu parce que le groupe vient tout juste de changer de président et accuser le départ de son directeur général délégué. Mais aussi car pour la première fois, il présente ses comptes sous les estampilles IFRS 9 et 17. Dans les faits, « cela change la manière dont les comptes sont présentés, indique Thierry Martel, directeur général du groupe. Il y a une vraie rupture statistiques avec les exercices précédents ». Et tout particulièrement deux indicateurs cruciaux dans le monde d'avant. En premier lieu le chiffre d'affaires. Son intégration dans la présentation des résultats n'est plus obligatoire. Groupama continue pour autant de la présenter. Et ce dernier s'établissait à 17Mds d'euros au 31 décembre dernier. Soit une croissance de 6,9% sur un an.
Aussi bien la France (+5,2%) que l'international (+16,5%) participent à la fête. « Nous sommes par exemple devenu le premier assureur en Roumanie avec 800.000 contrats engrangés, relève Cyril Roux, directeur général adjoint finances de Groupama. En Hongrie, nous avons profité de notre partenariat avec OTP ».
Un résultat plus si net
Côté marché, tous les pôles sont en hausse. Le dommages, la santé-prévoyance et la gestion d'actifs. Seule l'épargne-retraite affiche une baisse d'activité (-4,4%). « Sur ce segment, nous observons un retour à la croissance depuis le mois de septembre qui se poursuit en ce début d'année », souligne toutefois Cyril Roux. L'autre indicateur qui perd son sens est celui du résultat net. S'il atterrit à 510M d'euros au 31 décembre dernier, il s'établissait à 454M d'euros un an plus tôt. « Mais ce n'est pas comparable, prévient le DGA Finances. En assurance vie, il existe par exemple des effets sur les exercices antérieurs qui vont directement en fonds propres et plus dans le résultat net. Les boni de taux par exemple ».
En retraitant le bénéfice net de 2022 sous les nouvelles normes, il tomberait à 13M d'euros contre 454M d'euros. « La raison est qu'en 2022, nous avions constitué environ 400M d'euros de provisions de surinflation, explique le DGA. Et nous avions par ailleurs 400M d'euros de libération de boni sur antérieur en raison de l'actualisation des taux. Or, dans la nouvelle norme, la provision passe en moins dans les résultats et les 400M d'euros libérés vont directement gonfler les fonds propres. Les deux ne se compensent plus ».
Des ratios combinés remis au goût du jour
La lecture des ratios change également. Désormais, l'actualisation des provisions est déduite du calcul. « Ce qui revient à intégrer les produits financiers, indique le DGA finances. Cela permet de mieux comparer les branches entre elles. Et les pays entre eux ». En revanche, cela n'est pas sans conséquence sur les résultats financiers puisque toute la partie taux sans risque est intégrée dans le ratio combiné. Reste que ce dernier s'améliore passant de 100,4% à 96,8%. Dans les anciennes normes comptables, ils se seraient respectivement établis à 102,9% et 101,4%.
Un indicateur demeure toutefois comparable. Celui du résultat opérationnel économique. En 2023, il atterrissait à 627M d'euros, contre 306M d'euros un an plus tôt. Soit une hausse de 104,9% sur l'exercice. Et ce, malgré une sinistralité climatique nette de réassurance en hausse. Avec 1,3Md d'euros, « elle est moins lourde en valeur absolue » que les 1,5Md d'euros de 2022. « Mais compte-tenu du retrait des réassureurs, notre charge nette est plus importante », pointe Thierry Martel. De 770M d'euros en 2022, elle grimpait à 968M d'euros en 2023.
La barre des 10Mds de fonds propres approche
La norme IFRS 17 fait par ailleurs apparaître un nouvel indicateur : la marge de service contratuelle (CSM). Il s'agit, pour la partie vie, de la somme des profits attendus sur les contrats épargne et retraite jusqu'à leur extinction. Elle représente 3,6Mds d'euros au 31 décembre dernier pour Groupama.
Enfin, l'assureur mutualiste affiche un niveau de fonds propres en forte hausse. De 8,8Mds d'euros fin 2022, ils bondissent à 9,9Mds d'euros. Sur ces 1,1Md supplémentaires, 510M proviennent du résultat net. Le reste, 600M d'euros, est issu des OCI (Other Comprehensive Income). Ils incluent, notamment, les variations des réserves, à savoir les boni et les effets de marché. Son ratio de solvabilité perd pour sa part 10 points à 197%.
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