Protection sociale complémentaire : La MFP fera bientôt des propositions

Serge Brichet
Serge Brichet, président de la MFP.

Mutualité Fonction Publique (MFP) et les fédérations syndicales du secteur vont faire des propositions concernant la réforme de la protection sociale complémentaire des agents d’ici octobre prochain.

La crise du coronavirus a montré à quel point les agents de la fonction publique sont indispensables. Or, plus d’un quart des agents territoriaux sont prêts à quitter leur métier par manque de reconnaissance, selon une étude récente. « On ne peut pas dire que la protection sociale complémentaire contribue à l’attractivité de la fonction publique. Les agents étaient des ‘héros du quotidien’ avant le 17 mars et ils le sont après le 22 juin. La reconnaissance semble légitime et fait l’objet des promesses très fortes de part des pouvoirs publics, notamment dans le cadre des travaux Ségur de la Santé qui voudraient uniquement récompenser une partie des agents de la fonction publique (les hospitaliers). Quelle place sera réservée à la fonction publique complémentaire, après cette crise ? », s’interroge Serge Brichet, président de MFP.

La MFP et les fédérations syndicales du secteur feront part de leurs propositions concrètes d’ici octobre prochain. En effet, Olivier Dussopt, alors Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes Publics, a annoncé qu’un projet concernant la protection sociale complémentaire des agents publics serait formulé en octobre 2020.

La MFP ne connaît pas les pistes sur lesquelles travaille le gouvernement. « Nous souhaitons une protection sociale complémentaire renforcée, confortée, avec une amélioration à la fois du contenu de la couverture, qui doit considérer l’ensemble des agents publics (contractuels et titulaires) et qui, dans la participation de l’employeur, doit permettre de réduire les iniquités entre les salariés du public et du privé », réclame Serge Brichet.

Aujourd’hui, la prise en charge de l’employeur est très variable en fonction des agents. « Pour les agents territoriaux, il existe des contrats labellisés mais la prise en charge de l’employeur dépend de la collectivité territoriale et il existe un manque concernant l’incapacité. Pour les hospitaliers, il y a des dispositifs spécifiques qui prévoient des soins gratuits et la gestion des œuvres sociales qui disposent de 90 millions d’euros par an pour compenser les pertes de revenus, avec des différences notables entre l’APHP et le reste de la France. Enfin, parmi les fonctionnaires d’État il y a de véritables différences entre ceux de l’Éducation Nationale, sans aucune prise en charge, et ceux des Affaires Étrangères, qui bénéficient d’une centaine d’euros de prise en charge par an. La moyenne de prise en charge employeur pour les fonctionnaires d’État oscille entre 15 et 20 euros par an, en moyenne », explique Serge Brichet. Aligner la prise en charge employeur avec le secteur privé coûterait environ 2 milliards d’euros par an aux finances publiques, selon des calculs d’Olivier Dussopt.

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