Les négociations sur le stress devront figurer dans le bilan social des entreprises

Le ministre du travail Eric Woerth va demander aux entreprises de plus de 1.000 salariés de bien débuter des négociations sur le stress au travail, comme l’avait fait Xavier Darcos, et d’intégrer ces négociations dans leur bilan social, a-t-il annoncé mercredi à l’Assemblée.

Interrogé par la député Jacqueline Fraysse (PCF), Eric Woerth a assuré qu’il serait “très vigilant sur les risques psychiques et les risques physiques que prennent les salariés”. “En ce qui concerne le stress au travail, je vais demander aux entreprises de poursuivre ce qui a été commencé par mon prédécesseur, de bien négocier, de débuter des négociations dans l’entreprise, débouchant sur des accords sur la lute contre le stress au travail”, a déclaré M. Woerth.

Après les problèmes de suicides et de souffrance au travail à France Télécom, l’ancien ministre du Travail Xavier Darcos avait enjoint en octobre 2009 les grandes entreprises de plus de 1.000 salariés à entamer des négociations avec les syndicats avant le 1er février 2010.

Eric Woerth demandera aussi aux entreprises “de faire figurer dans leur bilan social le fait qu’il y ait ou pas de négociations sur le stress au travail”. Le bilan social est obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 300 salariés, a-t-il rappelé.

M. Woerth ne s’est cependant pas exprimé sur la possibilité de publier la liste des entreprises mauvaises élèves en matière de prévention du stress, comme l’avait fait M. Darcos.

Mais jeudi dernier, en marge d’un congré à Paris, le ministre avait expliqué qu’il n’entendait pas continuer à publier cette liste.

Le classement des entreprises de plus de 1.000 salariés bien notées et mal notées en matière de lutte contre le stress au travail, avait été publié le 18 février par l’ancien ministre du Travail, Xavier Darcos. La liste des mauvais élèves avait été retirée dès le lendemain, après que plusieurs sociétés eurent dénoncé cette méthode du “name and shame” (nommer et faire honte).

“Le ministre a dit qu’il ne souhaitait plus continuer la méthode +name and shame+ et la mise en ligne sur internet”, a confirmé son ministère, “mais le volet des risques psycho-sociaux n’est pas un sujet qu’il met de côté, bien au contraire”.

Actuellement, sur le site du ministère du Travail, seule la liste des bons élèves est visible.

Paris, 24 avr 2010 (AFP)

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