Grande Sécu : La FFA remet en question la neutralité du HCAAM

Florence Lustman, présidente de la FFA
La présidente de la Fédération française de l'assurance (FFA), Florence Lustman

La FFA remet en question la neutralité du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM), suite à la fuite dans la presse de l’impact financier du scénario de Grande Sécu.

Les représentants des organismes complémentaires ont découvert aujourd’hui dans Les Echos les projections financières du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) du scénario de Grande Sécu. Ce scénario, qui conduirait les complémentaires à perdre 70% de leur chiffre d’affaires, coûterait 22,4 milliards d’euros aux finances publiques, selon un rapport provisoire auquel le journal économique a eu accès.

La Fédération française de l’assurance (FFA) a vivement réagi à cette publication. Elle se dit « stupéfaite de constater que les éléments de chiffrage des 4 scénarios du HCAAM, et particulièrement celui de la Grande Sécu, qui ne seront discutés que lors des séances du 18 et du 25 novembre, ont été rendus publics par voie de presse alors même que ces éléments n’ont pas été partagés avec les membres du HCAAM préalablement », selon sa présidente Florence Lustman.

Suite à cette fuite, la FFA, membre du HCAAM, questionne la gouvernance et la neutralité de l’organisme. « Si les chiffrages sont réalisés par la DSS et la DREES sans être soumis au débat des membres du HCAAM, on peut légitimement s’interroger sur le rôle joué par le ministère de la Santé pour orienter les travaux dans le sens qu’il souhaite », pointe Florence Lustman. Selon les assureurs, cette fuite pourrait avoir pour objectif de « court-circuiter tout débat de fond » et plus largement « pose la question sur la façon dont les décisions sont prises et surtout par qui ».

De son côté, Éric Chenut, le président de la Mutualité Française, a réagi sur LinkedIn. « Les informations partielles transmises à la presse taisent pudiquement certaines conséquences majeures du scénario d’étatisation de la protection sociale. Il y est fait mention de la réduction de 70% de l’activité des complémentaires. La Sécurité Sociale va-t-elle reprendre les personnels des complémentaires ? Quid alors de ses coûts de gestion ? Ou cette formulation pudique induit-elle un large plan social inéluctable et imposé par les pouvoirs publics ? En quoi le remboursement à 100% par l’assurance maladie obligatoire garantirait un accès effectif aux soins ? Quid des déserts médicaux, des dépassements d’honoraires, de la raréfaction du temps médical et soignant, de la prise en charge de la perte d’autonomie ? Qu’adviendra-t-il de la liberté des assurés sociaux et des professionnels de santé ? La démocratie sociale sera-t-elle encore respectée ? Comment le manque de financement actuel de la branche assurance maladie aboutissant à un déficit structurel sera-t-il comblé dans un périmètre élargi ? », écrit Éric Chenut.

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