Etude : Le secteur financier peu pressé de “verdir” la réglementation européenne

Le transition écologique fait partie des pré-requis de la relance engagée par l'Europe.
Objectif neutralité carbone en 2050

Seule une poignée de grandes institutions financières s’engagent pour faire évoluer la réglementation afin qu’elle suive les initiatives européennes de lutte contre le changement climatique et de reprise “verte” après la crise sanitaire, prévient l’ONG britannique InfluenceMap.

A l’inverse, quelques groupes, comme les gérants d’actifs américains BNY Mellon, Invesco et BlackRock, ainsi que le suisse UBS Asset Management, font de l’“obstruction” quand il s’agit de mettre en place des règles sur le financement durable, dénonce ce rapport. L’étude montre que seulement 5% sur 63 grands groupes financiers internationaux, essentiellement BNP Paribas, BPCE et l’assureur Aviva, adhèrent vraiment à ces mesures qui visent à aligner le secteur financier sur les accords de Paris destinés à limiter le réchauffement de la planète.

La plupart des autres institutions font des promesses mais tardent à les traduire en actes quand il s’agit de peser sur la réglementation, selon InfluenceMap qui a passé en revue de nombreuses sources, qu’il s’agisse des sites internet des entreprises, des réseaux sociaux, des documents financiers, des prises de parole des patrons ou des articles de presse. L’ONG décrie un double discours de BlackRock, choisi par la Commission européenne pour la conseiller sur la prise en compte des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans la réglementation bancaire.

Ce poids lourd de la gestion d’actifs a en outre fait de l’investissement responsable l’un de ses axes stratégiques. “La grande majorité du secteur financier fait en sorte que les engagements sur la finance durable soient édulcorés par les intérêts dans les énergies fossiles, en étant sceptiques envers une forte réglementation”, souligne Rebecca Vaughan, analyste pour InfluenceMap.

Des pratiques en faveur de l’environnement “sont cruciales pour que le secteur financier respecte les objectifs de l’accord de Paris”, complète-t-elle. L’implication du secteur est d’autant plus importante que la Commission européenne devrait dévoiler d’ici la fin de l’année une nouvelle stratégie pour une finance respectueuse de l’environnement, sur laquelle cherchent à peser groupes financiers et ONG.

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