Eiopa : Un marché toujours sous pression

Le siège de l'Eiopa à Francfort
Le siège de l'Eiopa à Francfort.

L’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (Eiopa) a publié le 6 juillet son rapport sur la stabilité financière du secteur de l’assurance et met en avant les nouveaux risques du marché. 

Dans son rapport publié le 6 juillet dernier, l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles a présenté les principaux risques pour la stabilité financière des secteurs de l’assurance et de la retraite, dans un contexte d’« économie toujours soumise à des risques élevés » due à la situation sanitaire.

Le gendarme a dressé le bilan de certains enseignements déjà pris en compte dans la révision de Solvabilité II en mettant en évidence « l’importance cruciale » d’une coopération coordonnée entre les autorités nationales ainsi que les nouveaux risques du marché comme le cyber risque et le risque climatique auxquels les assureurs vont devoir faire face.

Cap sur la révision de Solvabilité II

Trois thèmes ont émergé du côté de l’Eiopa concernant la révision de Solvabilité II dans un monde post-crise sanitaire. Dans un premier point, l’autorité européenne a évoqué l’exigence des fonds propres imposée aux assureurs dans un contexte de taux bas continu. Elle souligne, dans un deuxième point la stabilité du marché européen de l’assurance durant la crise sanitaire, tout en soutenant le besoin d’une mise à jour et d’une application uniforme de Solvabilité II. Enfin, le gendarme européen a pointé du doigt la nécessité de compléter le cadre macro prudentiel, en y introduisant, par exemple des outils et des mesures spécifiques pour atteindre une « harmonisation » des systèmes de garantie d’assurance.

En conclusion et d’un point de vue prudentiel, « le cadre Solvabilité II fonctionne correctement et aucun changement fondamental n’est nécessaire à ce stade, cependant certains amendements sont nécessaires pour garantir que le cadre réglementaire continue à fonctionner comme un régime basé sur le risque », indique le rapport de stabilité financière de l’Eiopa.

Les risques cyber dans le viseur

Le secteur des services financiers a été l’industrie la plus touchée par des cyber attaques dont le nombre a triplé ces dix dernières années, selon le Fonds monétaire international (IMF). D’après le rapport de l’Eiopa, l’augmentation de la digitalisation en est l’une des raisons principales et démontre notamment que « les risques liés à la digitalisation sont classés en tête en termes d’évolution de matérialité des risques attendues au cours de l’année prochaine ».

En prenant en compte les nouvelles modalités de travail dues à la pandémie, l’autorité anticipe une demande en hausse concernant les couvertures contre les risques cyber. « La cyber assurance devrait être motivée par la fréquence, la gravité et les coûts croissants des incidents ainsi que le renforcement de la réglementation en matière de protection des données dans le monde entier », indique le rapport de l’Eiopa.

Le déficit de protection climatique du marché

Le gendarme européen a dénombré 980 évènements liés au climat durant l’année 2020, contre 860 en 2019, un résultat combiné avec des températures toujours plus chaude. Dans ces conditions, la commission européenne souhaite accroître la protection et la couverture de ces risques climatiques. En effet, seuls 35% des pertes totales causées par les phénomènes météorologiques extrêmes sont assurés, ce qui laisse une marge importante aux assureurs pour réduire le déficit de protection climatique sur le marché.

Un Brexit sans turbulence

Avec un accord de commerce dont une déclaration commune sur la coopération en matière de réglementation financière, l’UE et le Royaume-Uni n’ont plus qu’à établir les grandes lignes de cet accord. En attendant la fin de procédure de divorce entre les deux parties, l’officialisation « n’a pas affecté la stabilité financière et ne semble pas avoir déclenché de problème de protection des consommateurs », indique l’Eiopa.

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