Chronique : Le changement climatique pourrait aggraver l’impact des cat’nat sur les entreprises

Bien que l’histoire récente indique que les catastrophes naturelles n’ont généralement pas eu d’effet important sur la qualité de crédit des entreprises dans le passé, cet impact pourrait s’accroître considérablement dans le futur si, comme le suggèrent les études scientifiques, la fréquence et la gravité des événements climatiques augmentent.

Même lorsque les catastrophes naturelles provoquent des dommages immobiliers et perturbent la production, cela ne constitue généralement pas un facteur négatif pour la notation des entreprises. De 2005 à 2014, les catastrophes naturelles (tempêtes tropicales, inondations, sécheresses, tremblements de terre) ont été un facteur déterminant pour une soixantaine de révisions à la baisse de notations ou de perspectives. Cela se compare à environ 6300 baisses de notes d’entreprises au cours de la même période.

À l’avenir, l’exposition accrue à des zones à haut risque et l’intégration croissante de l’économie mondiale à travers des chaînes d’approvisionnement globales pourraient exacerber l’impact des catastrophes naturelles. Parallèlement, le changement climatique pourrait en accroître la gravité et la fréquence. Les études scientifiques, comme le résume le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), soulignent que l’élévation des températures entraînera davantage de vagues de chaleur et de sécheresses. L’air chaud pouvant contenir plus d’humidité, la probabilité de précipitations extrêmes et d’inondations augmentera.

Si cela était le cas, les couvertures d’assurance et les mesures de gestion des risques de catastrophes dont disposent actuellement les entreprises pourraient, selon nous, se révéler bien moins efficaces qu’attendu. Le tremblement de terre japonais de 2011 a fourni un aperçu de ce qui peut se produire lorsque l’ampleur d’une catastrophe dépasse les niveaux présumés lors de la conception des mesures de protection qui, en l’occurrence, se sont avérées inadaptées. En outre, avec l’augmentation de la probabilité de survenance et du coût des catastrophes naturelles, l’assurance de certains risques pourrait devenir difficile et coûteuse. Par exemple, à la suite de pertes importantes subies par les assureurs sur le risque d’interruption d’activité résultant du tremblement de terre au Japon et des inondations en Thaïlande en 2011, les assureurs ont resserré les conditions des contrats d’assurance, augmenté les tarifs et réduit la couverture d’assurance de certaines entreprises.

Il est peu probable qu’une entreprise puisse, seule, prendre des mesures adéquates ou souscrire une assurance suffisante pour se protéger en cas de catastrophes naturelles extrêmes. Par conséquent, nous estimons que la communauté internationale dans son ensemble devra améliorer la résilience de l’économie mondiale aux catastrophes naturelles afin que leur impact sur les entreprises demeure gérable.

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