Cashless : Les festivals face au risque de panne ou de piratage

Cashless

La technologie cashless permet de dématérialiser les ventes lors des festivals de musique et autres grands événements. Les risques de panne ou piratage de cette nouvelle technologie offrent de belles perspectives aux assureurs d’événements.

Les enceintes vibrent, un groupe de rock anglais entame la deuxième chanson, le public est conquis d’avance, la bière coule à flots… lorsque la catastrophe arrive. Cette fois-ci, ce n’est pas un violent orage, ni un attentat terroriste, ni la maladie fulgurante du chanteur, mais une panne qui paralyse le système de paiement dématérialisé pendant des heures. Le festival La Route du Rock de Saint-Malo en a fait expérience en 2017, suite à une panne nationale de SFR. Les festivals Coachella et Sundace ont aussi été victimes de cyber-attaques en 2017. Le manque à gagner atteint des dizaines de milliers d’euros.

Le système de cashless est un moyen de paiement sans espèces ni carte bancaire. Le festivalier recharge un bracelet ou son smartphone via un site Internet avec 50, 100 ou 200 euros et peut ensuite consommer des boissons ou des produits de merchandising pendant toute la durée du festival. Le cashless offre de nombreux avantages pour les organisateurs d’événements : sécurisation des flux financiers, diminution du temps d’attente, plus de productivité et la possibilité d’obtenir de précieuses informations sur les habitudes de consommation des festivaliers. Mais cette nouvelle technologie de paiement dématérialisé vient avec son lot de nouveaux risques, notamment la panne et le piratage, et crée de nouveaux besoins d’assurance. La vente des boissons et de merchandising représente de 10 à 15% des recettes des festivals, selon Ovatio, courtier spécialisé en assurance événementielle qui couvre une centaine de festivals.

Un festival sur deux est équipé de la technologie cashless, selon Ovatio. Le courtier travaille à l’élaboration d’une nouvelle garantie qui permettra de compenser les pertes financières en cas d’atteinte au système de cashless, que ce soit à cause d’un piratage ou d’un dysfonctionnement. Cette compensation intègrera le coût de la réparation du système. Ovatio réfléchit à l’articulation de cette nouvelle garantie avec la couverture assurantielle existante des festivals. Les organisateurs d’événements pourront souscrire cette garantie de façon autonome, dans le cadre d’une garantie annulation plus complète ou bien dans le cadre d’une assurance cyber.

En attendant le lancement d’offres cashless spécifiques, aujourd’hui ce type de sinistres peuvent être couverts dans le cadre d’une « garantie sauvegarde financière de l’événement », lorsque les risques cyber ne figurent pas parmi les exclusions.

Ovatio est actuellement en discussion avec plusieurs assureurs afin de trouver le bon partenaire sur ce risque atypique. Le marché d’assurance n’a pas encore de recul sur ce type de risques nouveaux car le nombre de sinistres est relativement faible et le marché ne dispose pas de données suffisamment fiables. Cependant, Ovatio considère que les systèmes cashless ne ont pas infaillibles et qu’il y a une place à prendre sur ce nouveau marché. Le lancement de la nouvelle garantie est prévu pour septembre, afin de couvrir la saison estivale des festivals dès 2019.

Que pensez-vous du sujet ?