Avec le soutien de Groupama et de la MSA, huit médecins proposent des solutions pour décrocher des tranquillisants

    Comment décrocher des tranquillisants ? Une expérimentation concluante

    Arrêter les tranquillisants : c’est possible. Huit médecins généralistes des Ardennes ont mis au point ensemble une méthode de sevrage.
    Arrêter les tranquilisants après des années de traitement : c’est possible. Huit médecins généralistes des Ardennes ont mis au point ensemble une méthode de sevrage et l’ont testée pendant dix-huit mois auprès de leurs patients. Cette initiative, pilotée par Groupama avec l’appui de la Mutualité Sociale Agricole, a abouti à des résultats tout à fait concluants puisqu’au bout d’un an, un patient sur deux a arrêté son traitement.

    Pourquoi une expérimentation sur les tranquilisants ?

    Après 70 ans, une personne sur deux prend des psychotropes1pour soulager à court terme son anxiété ou son insomnie. Or la prise prolongée de ces médicaments de la famille des « benzodiazépines » et qui regroupent notamment les anxiolytiques, les hypnotiques et les somnifères, entraîne une véritable dépendance et des effets secondaires aux conséquences parfois dramatiques : somnolences entraînant des chutes ou des accidents de voiture, troubles de la mémoire, possible influence sur l’apparition de la maladie d’Alzheimer.

    Les freins au sevrage

    – Du côté des patients : habitués à prendre un voir deux médicaments de cette classe thérapeutique depuis 10 ou 15 ans, ils en sont devenus dépendants, comme d’une drogue, et acceptent mal que les médecins puissent revenir sur cette prescription.
    – Du côté des médecins : trop souvent isolés dans leur pratique, ils ne disposent pas de protocoles concrets pour répondre au besoin réel de soulagement des patients et à la difficulté du sevrage d’autre part.

    Comment « décrocher » ? Des médecins ardennais proposent des solutions

    Avec le soutien de Groupama et de la MSA, huit médecins généralistes ardennais ont choisi de confronter leurs pratiques pour mettre au point une méthode de sevrage. Ils se sont concentrés sur les anxiolytiques ou tranquillisants mineurs destinées à combattre l’insomnie, l’anxiété et le stress. Durant 18 mois, ces médecins ont proposé un sevrage progressif à une centaine de patients dont l’état médical ou la situation ne justifiait plus de poursuivre le traitement mais qui en étaient devenus dépendants.

    Les résultats sont très concluants : la moitié des patients, sous traitement depuis parfois plus de 20 ans, a « décroché ». Chez les patients devant poursuivre le traitement, la consommation de benzodiazépines a chuté de 60%. Les médecins ne démarrent plus de nouveaux traitements sauf circonstances médicales ou psychologues graves, comme un deuil par exemple.

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