Assurance et Protection Sociale : Facts & Figures met en exergue la perte de vitesse des mutuelles d’assurance

Le cabinet de conseil en stratégie et en management Facts & Figures, présentait ce lundi 12 juillet son rapport 2010 sur l’assurance et la protection sociale. Au terme d’une analyse de l’activité des principaux acteurs du monde de l’assurance, le cabinet a mis en exergue les bouleversements à venir dans le secteur. Entre la perte de vitesse des mutuelles, la croissance de l’épargne bancaire, et les nouvelles normes à venir (Solvency II notamment), le secteur de l’assurance est promis à des changements importants dans les dix prochaines années.

A l’issu de son rapport 2010 sur l’activité assurantielle et la protection sociale, Facts & Figures est revenu sur l’évolution des grands groupes d’assurance au travers d’indicateurs fondamentaux. Le cabinet considère que l’arrivée de nouvelles normes prudentielles comme Solvabilité II rend difficile l’évaluation du secteur. Il a donc préféré analyser le marché en utilisant des indicateurs de performances « de base ».

Le cabinet de conseil introduit dans ces analyses la notion de PNA (Produit Net d’Assurance), qu’il trouve plus efficace pour mesurer de manière équitable le poids des activités IARD et épargnes (individuelles et collectives) des grandes compagnies. La notion de PNA (100% du Chiffre d’Affaires IARD + 2,50% des activité d’épargne vie + 1,40% des encours d’épargne vie) permet également une comparaison homogène des activités d’assurance et des activités bancaires, toutes deux contrôlées maintenant par l’ACP.

De ces analyses effectuées entre 2000 et 2010, il ressort plusieurs faits marquants, le principal  étant la baisse de compétitivité des mutuelles d’assurances. En 10 ans, elles ont vu leur structure de coût augmenter de manière très importante, oubliant ainsi de profiter des périodes favorables pour renforcer leurs fonds propres. Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures déclare d’ailleurs que « les groupes qui ont fait tourner leurs encours sont encore moins bien classés en PNA que ceux qui ont fidélisé leurs clients ». A contrario, Facts & Figures observe la forte progression des bancassureurs qui ont su tirer leur épingle du jeu en terme de rentabilité et de croissance (IARD + Vie) entre 2003 et 2005. Enfin, les 3 grands groupes d’assurance cotés en bourses (Allianz, Aviva et Axa) ont eux privilégié un haut niveau de rentabilité durant cette période.

En ce qui concerne l’avenir du secteur, le cabinet affirme que les marchés devraient évoluer grandement, notamment en raison des nouvelles normes demandées par Solvency II. L’exigence de marge sur les produits en euros pourraient évoluer de 4% actuellement à une fourchette de 6-8%, entraînant une dégradation du rendement des fonds en euros pour les assurés, et donc une sortie partielle du cadre de l’assurance-vie. Cyrille Chartier-Kastler d’ajouter, « nous sommes à l’aube d’une redistribution des parts assurantielles. Certain groupes bancaires vont favoriser l’épargne bancaire au détriment de l’assurance vie, notamment pour se refinancer ».

Enfin, les dix prochaines années pourraient voir une nouvelle structuration du secteur, avec des regroupement d’opérateurs à l’image des SGAM, des UGM ou des GPP, et l’ouverture de certains groupes bancaires du capital des leurs filiales d’assurances-vie, toujours dans un besoin de coller avec les exigences réglementaires à venir.

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