Etre (digital) ou ne plus être (assureur)

    Le nombre de défis auxquels sont confrontés les porteurs de risques est varié. Mais celui de l’adoption du digital reste, de loin, le plus critique avec le réglementaire.

    Ils ne savent plus où donner de la tête, les assureurs de ce début du 21eme siècle. Longtemps confrontés à des situations binaires se résumant, grosso modo, à la maîtrise de la concurrence et à l’innovation produit, les porteurs de risques sont désormais face à de nouveaux enjeux. Parmi ceux-ci, le réglementaire constitue un défi incontournable. Il faut l’adopter sans faute ou alors faire face aux foudres de ses garants. C’est le cas de Solvabilité 2, qui occupe les esprits et les hommes depuis plus d’une décennie. Son adoption est vécue plutôt comme une charge et très peu comme une opportunité. C’est différent sur le digital. L’alternative est simple pour l’ensemble des acteurs du marché, qu’ils soient grands ou modestes, de l’assurance de personnes comme du marché des dommages, nouvel entrant ou intervenant historique. Leur cause est entendue, à savoir intégrer le digital ou passer à la trappe.

    Après avoir adopté pendant longtemps une attitude frileuse avec internet, paradigme qui sous-tend le digital, les assureurs ont compris qu’ils ne peuvent plus faire abstraction de cet input. Désormais, il est conjugué à tous les thèmes. Satisfaire les nouveaux desiderata du client ? Aucune réponse ne saurait être proposée sans l’aide du digital face à un assuré qui passe désormais son temps à comparer les offres sur le Web avant d’acheter, lui qui devient client phygital du fait de son expérience client physique et digitale ; préparer de nouveaux modèles d’assurance ? C’est toujours le digital qui permet d’engranger des données de sources diverses (Big data) et de les exploiter en plaçant le client et ses pratiques au cœur de l’analyse.

    Dans cet environnement où digital rime avec différenciation, la distribution joue un rôle déterminant. Longtemps réfractaire à cette technologie, les réseaux de distribution ont accepté de l’intégrer. Ils ont compris, grâce aux explications des porteurs de risques, que cet ingrédient du numérique n’est plus leur ennemi. Quoi qu’il en soit, ils n’ont pas franchement le choix, à l’instar de leurs partenaires assureurs.

    E.M

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