En transports, les assureurs deviennent de plus en plus sélectifs

    L’année 2013 constituera-t-elle le début d’un nouveau cycle ? Certains assureurs maritimes n’hésitent plus à résilier des affaires jugées peu profitables ou trop risquées. Les courtiers spécialisés livrent leur point de vue.

    Dans quelles conditions se sont opérées les renouvellements des contrats d’assurance transport pour 2013 ? Les courtiers spécialisés constatent un certain durcissement des conditions de marché. Après des années de baisses tarifaires, arrive-t-on à la fin d’un cycle ?
    « Certains assureurs n’hésitent plus à résilier des affaires qu’ils jugent peu profitables ou dont le risque n’est pas assez maîtrisé à leurs yeux », indique Guillaume Touchard, directeur du pôle transport et logistique de Gras Savoye. « En 2013, nous constatons que les renouvellements de contrats s’opèrent pour la plupart de façon optimale pour nos clients. Néanmoins, les assureurs sont de plus en plus attentifs à la qualité des risques souscrits. »

    La fin d’un cycle ?

    Plusieurs sinistres de grande ampleur en 2012 ont contribué à orienter les tarifs à la hausse. « Le marché est en train de se durcir en raison de sinistres majeurs qui commencent à faire peur aux assureurs, que ce soit en corps ou en marchandises transportées (MT). Nous bénéficions ainsi de moins de réductions tarifaires que par le passé. Depuis 5-6 ans, les primes avaient diminué mais nous arrivons à la fin d’un cycle. Les assureurs ne peuvent plus baisser leurs tarifs compte tenu de la sinistralité, même si les résultats techniques à ce jour demeurent satisfaisants », indique Pierre-Etienne Gouraud, directeur adjoint transport et logistique chez Marsh en France. « Nous observons que les assureurs sont beaucoup plus vigilants à la qualité des souscriptions. Nous avons constaté que les négociations relatives au placement se durcissaient pour certains risques complexes ou à forte capacité ou des risques très techniques ».

    Sur le secteur de l’assurance des MT, la concurrence reste importante. « Il faut opérer une distinction selon les marchés. Une compétition très vive va demeurer sur le segment des petites et moyennes entreprises », précise Pierre Deleplanque, directeur transport chez le courtier Siaci Saint Honoré.

    Mieux cerner les risques

    Signe de cette vigilance accrue, les assureurs demandent davantage de renseignements pour mieux identifier leur prise de risque. « Les assureurs réclament de plus en plus d’éléments d’informations techniques pour apprécier le risque. Ceci est notamment vrai pour les garanties de type “stock-transit” », ajoute Guillaume Touchard. « Dans ce cas précis, les branches transport se rapprochent de plus en plus des techniques utilisées en assurance dommages. Par exemple, pour les sites de stockage les plus importants, les assureurs réclament des visites de risques et tiennent à identifier les accumulations de risques. Cela peut se traduire par des franchises spécifiques, une tarification adaptée et un accent mis sur la prévention. »

    Crédit Photo : Zigazou76 – Flickr cc

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