Dossier : Regrouper pour optimiser la gestion de sinistre en assurance auto

    En termes de gestion de sinistres auto, les mutualisations de moyens au sein de Société de groupe d’assurance mutuelle (Sgam) comme Covéa, Sferen ou de structures telles que Assercar, Kareo, se sont développées ces dernières années. Autre cas de figure, les prises de participation des assureurs au capital de structures spécialisées gagnent du terrain et permettent d’ancrer les partenariats dans la durée. Derniers exemples en date, Allianz qui détient désormais 15% du capital de CapsAuto, la filiale de Groupama, Axa qui est entré au capital de Nobilas, à hauteur de 30%.

    Si le nombre des sinistres automobile a diminué de 3,5% en 2013 pour les dommages corporels et de 2,6% pour les dommages matériels selon les données de la FFSA, grâce aux mesures de prévention routière et du moindre kilométrage parcouru, les coûts moyens sont toujours en hausse et pèsent sur la charge des sinistres. Le coût moyen des sinistres a ainsi progressé de 12% pour les dommages corporels, un niveau historique, du fait d’une meilleure indemnisation et de la revalorisation des rentes et de +2,5% pour les réparations matérielles. Le ratio combiné (coût des sinistres et frais généraux rapportés aux primes) de la branche devrait s’améliorer en 2013 tout en restant en déficit (après 102% en 2012).

    Dans ce contexte, la maîtrise des coûts et notamment des réparations (main d’œuvre, pièces détachées et peinture) est essentielle. Cela passe par des regroupements pour mutualiser les moyens et mettre en place des réseaux de réparateurs agréés. Ainsi, Pacifica, Thélem assurances, Sogessur, Aviva et Generali gèrent en commun leur réseau de réparateurs via la société Assercar. Ces mêmes acteurs se sont réunis dans le GIE Kareo pour mutualiser leurs achats liés à la gestion des sinistres.
    Le passage des assurés par les réseaux de réparateurs agréés permet de diminuer le coût de revient des réparations de l’ordre de 10 à 15%.

    Les réseaux de réparateurs, un échange gagnant-gagnant

    Le taux de passage des assurés chez les réparateurs agréés est particulièrement important chez les mutualistes. Par exemple, il atteint 60% à la Matmut. “La première motivation de l’assuré, c’est le tiers payant. Ne pas avancer le montant des réparations pour les sinistres pris en charge est essentiel en temps de crise. Les services associés comme l’expertise à distance sont également appréciés”, précise François Farcy, DG adjoint du groupe Matmut en charge des indemnisations et des services et président du comité de gestion de Sferen Réparations.

    Les garages agréés permettent un échange gagnant-gagnant, pour le sociétaire qui n’avance pas d’argent hormis la franchise, pour le réparateur qui est assuré du paiement puisque c’est la Macif qui intervient et de l’apport d’un certain volume de travaux et pour l’assureur qui peut négocier les tarifs chaque année“, explique Floréal Sanchez, chargé de mission au pôle IARD à la Macif, en précisant qu’un peu plus de 60% des sociétaires de la mutuelle passent par ces garages agréés, près de 40% recourant à leur propre réparateur.

    Pour inciter les assurés à passer par ces réseaux et augmenter la satisfaction client, les services associés sont devenus incontournables. Tous les principaux assureurs ont développé des prestations dans ce sens avec par exemple, le rendez-vous personnalisé pour prendre en charge le véhicule sinistré, la garantie à vie des réparations effectuées dans le réseau.
    Un maillage satisfaisant, des fonctionnalités de géolocalisation des réparateurs, contribuent à augmenter le passage par ces réseaux. 50% à 80% des assurés les utilisent désormais“, précise Jean-François Gasc, directeur d’Accenture Europe dans le secteur de l’assurance.

    3.300 réparateurs communs pour Sferen Réparations

    Parmi les acteurs les plus dynamiques en termes de constitution de réseaux, Sferen. La Sgam a créé en février 2013, Sferen Réparations. “Notre ambition pour 2013 était de créer un réseau commun de réparateurs à Matmut, Maif et Macif et nous y sommes parvenus dans les délais fixés, ajoute François Farcy. Ce réseau compte 3.300 réparateurs communs –la Macif n’a pas encore rejoint le réseau pour les carrossiers indépendants et les agents de marque–. Nous projetons de créer également un réseau commun d’experts auto, avec la Maif dans un premier temps. Notre objectif est de mettre en place ce réseau de 400 experts pour fin mars-début avril 2014.”

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