Dossier : 2011 n’a rien changé dans les SIGR, ou presque…

    En 2011, le développement des solutions de gestion des risques, de modélisations, de solutions de pilotage mises à dispositions des clients grands comptes n’a pas été freiné. Assureurs et courtiers notamment, se préparent pour des demandes plus affinées de la part de leurs clients.

    L’année 2011 n’aura pas été une année de grand chambardement informatique dans le monde de la solution logicielle à destination des risk managers et clients grands comptes. Pourtant, dans sa nouvelle mouture de son Panorama des systèmes d’information et de gestion des risques (SIGR), l’Amrae fait état de « net progrès » sur les « axes fonctionnels identifiés l’année dernière comme pouvant être améliorés ». L’ouvrage, qui compile les déclarations d’éditeurs divers, se rapproche des besoins des clients.

    Pour les courtiers et les assureurs, l’année 2011 n’aura pas marqué de grands changements, donc, dans les demandes des clients au niveau des solutions. « Les clients ont déjà beaucoup travaillé sur la géolocalisation de leurs risques en Cat’ Nat’ » relève Brune Costes, responsable Développement commercial grands comptes chez Chartis.

    Pas de modifications majeures…

    « Il n’y a pas eu de modifications majeures dans le choix de développement des fonctionnalités de l’outil » détaille de son côté Eric Leenhardt, responsable eSolutions France chez Aon. « Depuis 2011, nous constatons une demande plus importante pour tout ce qui est ‘évaluation’ des risques cat’ nat’. Comme le marché de l’assurance est un peu plus tendu à ce niveau, nos clients nous demandent une meilleure visibilité sur ce point » explique Chantal Carnel, responsable SI Universe chez Gras Savoye.

    Car finalement, ce que 2011 aura changé réside dans la capacité d’investissement. La situation est devenue paradoxale, entre des clients désireux de faire baisser les coûts assurance mais sans avoir les capacités d’investir pour de tels programmes. « Les cycles marché et les cat’ nat’ exceptionnelles de 2011 contribuent à l’amplification des besoins en matière de simulation et maîtrise des risques » confie Brune Costes.

    L’impact de la crise

    Le contexte de crise a un impact également sur les demandes « prévention des risques, pour l’amélioration des ratios sinistres à prime » selon Chantal Carnel, « il y a eu quelques resserrements de budget en 2011 dans certains secteurs ». « Les risks managers sont poussés à être de plus en plus outillés mais les budgets sont relativement restreints » ajoute Eric Leenhardt.

    D’autant qu’il est compliqué de faire des logiciels plus légers et donc moins coûteux. « Toute l’architecture nécessite des investissements coûteux que nous réalisons. Les clients veulent des solutions extrêmement flexibles, évolutives, tout en étant garantis sur la sécurité des informations, sur la sauvegarde par exemple. Il est difficile de trouver le juste milieu entre une solution qui serait facilement utilisable et implémentable par rapport à une sécurité que le client nous demande et est en attente d’avoir » réagit le responsable eSolution d’Aon.

    Des questions très précises

    Pour 2012, quelques besoins s’affinent. Par exemple, les assureurs qui se spécialisent trouvent des réponses à des questions très précises. « Depuis l’année dernière, nous avons eu des demandes accrues, au-delà même de la matière assurantielle, sur des outils d’aide au pilotage en matière de risque crédit » détaille Brune Costes. « Autre illustration, les entreprises sont friandes du monitoring des navires pour éviter, en sus des impacts financiers directs, un risque d’image qui peut être fort. »

    Outre les risques et les solutions spécifiques, il est évident que les grands comptes ont besoin de ces solutions. « Il y a de plus en plus de risk managers qui se posent les bonnes questions depuis quelques années, en terme de réflexion autour des systèmes d’informations, de gestion globale… Il y a une réelle prise de conscience de ce côté là » note Eric Leehnardt.

    Consolider toutes les informations

    « Nous sommes tous convaincus qu’un système d’information est indispensable, donc c’est très bien que nous soyons tous sur ce créneau » enchérit Chantal Carnel « les assureurs ont eux aussi besoin de communiquer avec leurs clients sur les données qu’ils gèrent mais c’est très bien qu’un seul système puisse consolider toutes les informations ».

    « Les assureurs ont développé pour leur propre compte des outils d’aide au pilotage des risques dont il serait dommage de ne pas faire bénéficier leurs clients. C’est une vraie plus value dans une proposition d’assurance » selon Brune Costes.

    Le besoin d’accompagnement, d’expertise, de service des grands comptes, ces clients qui aiment être choyés et qui sont pointus en gestion d’assurance, poussent courtiers et assureurs à faire plus en matière de service. Les SIGR en sont un pan, tout comme les conseils pour affiner ses programmes. Avec un cru 2012 amputé de sa première moitié et après une année 2011 combinant crise économique et désastres climatiques, le second semestre devient difficile à prévoir. L’art divinatoire, une nouvelle expertise à intégrer aux spécialistes des grands risques ?

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