Congrès de la CSCA : “Les courtiers sauront s’unir”, affirme Hervé Houdard

    Président de la CSCA, Hervé Houdard revient sur les grandes questions abordées à l’occasion du congrès de la chambre de ce 9 juin.

    NA Pro : Quels seront les grands thèmes de ce congrès ?

    Hervé Houdard : Nous allons ouvrir le congrès dont le thème cette année est « Réglementations : contraintes et opportunités » avec les résultats du Manifeste lancé en février dernier. Il s’agit de faire une analyse des remarques des courtiers d’assurances –adhérents et non adhérents – sur les grands sujets qui préoccupent notre profession. Ils ont été nombreux à nous répondre encore ces derniers jours. Ce sera l’occasion de faire réagir en direct Patrick Montagner, Secrétaire général adjoint de l’ACPR sur la frénésie réglementaire qui est l’un des trois thèmes sélectionnés.
    En outre, à l’occasion de cette plénière d’ouverture, je devrais annoncer des évolutions sur le futur de la CSCA. La Chambre a été ébranlée ces derniers mois. Mais je reste persuadé que les courtiers sauront s’unir.

    Les enjeux réglementaires seront au cœur de ce congrès de la CSCA. Comment les courtiers les vivent-ils ?

    Difficilement. Les changements réglementaires représentent beaucoup de contraintes et de complications pour les courtiers au quotidien sans qu’ils en voient l’intérêt direct. Nous sommes ainsi largement concernés par Solvabilité II. Les compagnies d’assurance sont en effet devenues de plus en plus exigeantes en matière de délégation en vertu de cette directive notamment.
    Concernant DIA II, il ne faut pas se focaliser sur les questions de rémunérations, mais plutôt sur le rôle de conseil. Il est inacceptable que l’on puisse envisager en France de distribuer des produits assurance sans conseil. La force du courtier est justement d’apporter de la valeur ajoutée par le conseil. Ou alors on distribue de l’assurance autrement.

    Ces changements auront-ils un coût pour les courtiers ?

    Si l’on compare avec ce qui a pu se faire outre-Atlantique, le coût est non négligeable. En France, le coût risque d’être démesuré. La mise en conformité impose du « reenginering », la refonte des systèmes de gestion et de contrôle. Cela représente beaucoup d’investissements humains et financiers que certains ne pourront pas supporter.

    Quel rôle peut jouer la CSCA dans ces bouleversements ?

    Nous devons accompagner, aider nos adhérents pour appréhender les relations avec les compagnies d’assurance. C’est le rôle des commissions de travail interne de la CSCA. Les syndicats membres de la CSCA ont également leur rôle à jouer à l’échelon régional pour répondre aux interrogations des courtiers sur leurs territoires.
    La CSCA a un rôle bien particulier de représentativité auprès des pouvoirs publics qui nous rend pleinement légitimes pour porter les points de vue de notre profession, également auprès des compagnies.

    La plénière de clôture fait de la prospective sur le marché de l’assurance en 2015. Comment voyez-vous le courtage dans 10 ans ?

    Inévitablement le paysage de l’assurance va se transformer, déjà par ce que tous les cabinets ne pourront pas intégrer ces vagues de réformes qui sont particulièrement lourdes et coûteuses à mettre en place. Mais parallèlement des voies nouvelles vont s’ouvrir par les nouvelles technologies, le numérique, qui permettent de travailler autrement. On le constate déjà dans de multiples domaines d’activité où la distribution se modifie. Mais le produit d’assurance reste un produit complexe qui nécessite un conseil, aussi je pense que le courtage va se redéployer !

    Et la CSCA ?

    Je suis d’un naturel très optimiste. Ce congrès sera, j’en suis sûr, un succès et l’occasion de parler entre nous pour aller de l’avant.​

    Que pensez-vous du sujet ?