Care : Le développement régulier de la micro-assurance

    La micro-assurance, peu répandue en France, s’adresse surtout aux populations vulnérables des pays en développement. Avec l’exemple du trio composé de l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), d’Axa et de la Macif qui ont renouvelé en 2013 leur partenariat pour proposer de la micro-assurance aux… micro-entrepreneurs.

    La micro-assurance s’adresse à des populations à faibles revenus qui n’ont pas accès aux produits d’assurance classique. Nées dans les années 1980, les premières initiatives concernaient les mutuelles santé. En réduisant la vulnérabilité des familles couvertes, ces dispositifs permettent de sécuriser leurs revenus.

    En France, le trio Adie, Axa et Macif proposent depuis 2007 des produits de micro-assurance pour les micro-entrepreneurs exclus des circuits habituels. Les trois acteurs ont renouvelé leur partenariat le 4 juillet dernier. L’Adie joue le rôle d’intermédiaire, Axa France s’occupe de la souscription des contrats et la Macif de la gestion des sinistres. Responsabilité civile simple, multirisques professionnels avec ou sans local, protection financière en cas d’arrêt d’activité, assurance automobile, les produits sont proposés à des tarifs 30 à 40% moins élevés que sur le marché classique. En six ans, 3 000 contrats ont été signés.

    Alors que très peu d’offres de micro-assurance sont proposées en France, le concept est perçu comme un outil de développement pour les pays du sud. Le Fonds pour l’innovation en micro-assurance, crée en 2008 grâce à une subvention de la Fondation Bill et Melinda Gates, a pour but d’accroître la disponibilité des offres. Dans sa dernière étude, l’Organisation internationale du travail (OIT) indique que 500 millions de personnes dans le monde bénéficient d’un régime de micro-assurance en 2011, contre 78 millions en 2007 et signale que : “Au moins 33 des 50 plus grandes compagnies d’assurance commerciale dans le monde proposent maintenant des produits de micro-assurance, alors qu’elles n’étaient que 7 en 2005“.

    A la recherche de la rentabilité

    En 2012, Allianz assurait 17 millions de personnes avec la micro-assurance. Le point de départ de la démarche du groupe a été le Tsunami de 2004 dans l’océan indien. En partenariat avec l’ONG Care International, Bajaj Allianz a commercialisé une offre à 0,95 euro par an couvrant les accidents, le décès, l’hospitalisation et les dommages d’habitation. A la suite du cyclone Nisha, Allianz a indemnisé les sinistres pour un coût de 800 000 euros, soit près de dix fois le montant des primes. Le groupe a alors augmenté la cotisation annuelle qui s’élève aujourd’hui à 2,95 euros.

    Si la micro-assurance peut coûter cher aux assureurs (peu de prévention, risques élevés et peu modélisables par l’assureur, catastrophes naturelles, diversification des produits couteuse), elle leur permet aussi d’être implantés localement dans les pays émergents comme l’Inde, où vivent 60% des personnes bénéficiant du régime de micro-assurance, selon les chiffres de l’OIT. Les assureurs proposent généralement leurs produits via différentes entités ou partenaires, comme les réseaux de micro-finance, les organisations coopératives, les groupes d’entraide locaux, les ONG, les services funéraires, etc.

    Pauline Chambost

    Photo : Marie-Caroline Carrère

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