Stratégie : Les ambitions de Nicolas Moreau pour Axa France

La profitabilité en assurance dommage, la modernisation des réseaux et la qualité de service seront les grands chantiers de Nicolas Moreau à la tête d’Axa France.

Alors qu’il s’était déjà épanché sur les relations avec les agents dans de précédentes rencontres avec les journalistes, le nouveau directeur général d’Axa France a cette fois abordé d’autres thèmes.

Avancées dans les négociations

Pour les agents généraux, le directeur général a fait le point sur les négociations en cours « qui avancent bien ». Alors que les agents généraux, représentés par leur syndicat Réussir ont formulé des demandes très précises « Nous nous rencontrons régulièrement, des annonces pourraient être faites dans les prochaines semaines ». Difficile d’en savoir plus sur ce sujet.

Pourtant, la modernisation des réseaux implique les agents. « Il faut aider à la fois les petites et les grandes agences, pour que toutes puissent proposer la gamme des produits grand public, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ». L’idée est de donner la possibilité aux agents de distribuer les produits de banque, d’assurances dommages comme d’assurances de personnes ou d’épargne au sein d’une même agence.

Service et relation client

Faire d’Axa France une véritable société de services, en passant par une relation client calquée sur des modèles de la téléphonie mobile ou de la télévision payante fait partie des priorités de Nicolas Moreau. « Des changements sont en cours dans la société. Internet a notamment développé une moindre tolérance à l’attente de la part des clients » a-t-il confié, parlant de « fluidité des contacts avec les assurés ».

« La santé est vraiment un produit de service. L’interaction est beaucoup plus présente avec l’assuré, qui est en relation en moyenne sept fois par an avec nous. Il y a donc un travail à fournir dans ce sens » a-t-il ajouté. Le service passe logiquement par des solutions d’assistances à mettre en œuvre, sans qu’il soit pour le moment possible de déterminer un calendrier.

« La réparation en nature est très importante. Si les assureurs ne sont pas bien vus du grand public, les sociétés d’assistance  bénéficient d’une meilleure popularité » insistait d’ailleurs Nicolas Moreau. « Nous gérons  1 million de sinistres dommage par an, ce serait bien d’augmenter de 30 à 40% ces prestations ».

Augmenter la productivité

Une meilleure couverture en services, en assurance auto par exemple, permet également de maintenir des prix élevés. Car l’enjeu de la profitabilité en assurance de dommage passe par des hausses de tarifs inévitables, sans que ce soit le seul levier.

« Pour agir sur la profitabilité, il faut être plus compétitif et améliorer la transformation » a ainsi annoncé Nicolas Moreau. « Nous avons de gros travaux à réaliser en informatique, pour réaliser des économies et devenir plus efficaces. Nous allons également réaliser des gains de productivité sur le personnel, en maintenant un emploi constant mais dans une structure différente. » A titre d’exemple, le nouveau directeur général a parlé des informaticiens employés via des sous-traitants qui seraient embauchés en CDI.

Pour une entreprise dans laquelle un salarié sur deux a plus de 50 ans selon la direction, l’enjeu du maintien de l’emploi en modifiant la structure et les priorités tout en respectant les engagements du plan 2012 signé avec les partenaires sociaux en 2006 s’annonce en effet crucial.

Segmenter et attirer vers l’épargne

Enfin, le dynamisme en épargne et assurance-vie est une des missions de Nicolas Moreau. « Nous avons seulement 3% de parts de marché si l’on considère tous les segments » disait-il à nos confrères lors de précédentes entrevues, mais si « c’est le moment pour les unités de compte », il a reconnu que « les Français ont une vraie aversion au risque ».

La clientèle « affluent » (à partir de 50-100.000 euros de patrimoine) est visée, certes, mais il faudra sortir « une gamme de produits adaptés et des produits avec des garanties » pour séduire les clients.
La segmentation de l’offre « déjà très présente » chez Axa France sera donc poursuivie, en épargne comme dans les autres branches de l’assurance.

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