Santé : Fin des discussions entre les internes et le Ministère

Le principal syndicat d’internes, l’Isnih, et le ministère de la Santé ont achevé mercredi à la mi-journée leurs discussions portant principalement sur les réseaux de soins des mutuelles, afin de mettre fin au conflit entamé le 12 novembre.

A l’issue de la réunion, le président du syndicat Emmanuel Loeb a indiqué qu’il allait soumettre un texte du ministère aux différentes antennes hospitalières de cette organisation (« les syndicats de ville ») en vue de prendre une décision collective sur la suite à donner au mouvement.

Au ministère, on a indiqué que le texte remis aux internes était une réponse à la lettre adressée à la ministre Marisol Touraine et déposée mardi au cours de la manifestation des internes.

Le principal point de litige concerne une proposition de loi socialiste visant à autoriser les mutuelles ayant mis en place des réseaux de soins à pratiquer des remboursements différenciés selon que leurs adhérents ont recours ou non à des professionnels de santé affiliés à ces structures.

Ces réseaux concernent aujourd’hui l’optique et le dentaire mais nombre de médecins libéraux et l’Isnih redoutent qu’ils ne s’étendent aux médecins, ce qui serait selon eux une atteinte à la liberté de choix du médecin par le patient.

Quatre amendements parlementaires seront apportés à la proposition de loi qui est en cours d’examen par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée, a-t-on indiqué au ministère.

La rencontre avec les internes mercredi a été principalement une « réunion d’explication » de ces quatre amendements, a-t-on ajouté.   Selon M. Loeb les amendements doivent « empêcher la mise en place de réseaux de soins tant en termes de différenciation de remboursements que de tarifs imposés » pour ce qui concerne les médecins.

Dès le 15 novembre, Mme Touraine avait indiqué dans un tweet : « J’ai réaffirmé aux internes mon refus de réseaux de soins fermés. Il n’y aura pas de différence de remboursement des patients ».

Les autres revendications des internes concernent les « discriminations » touchant, selon l’Isnih, l’installation ou les honoraires des jeunes médecins, ou encore la revalorisation du statut des internes (conditions de travail, salaires), sur laquelle la ministre a déjà pris des décisions.

« Cela fait 10 ans que les salaires des internes n’ont pas été revalorisés en fonction de l’inflation, » a affirmé M. Loeb.   Les internes ont entamé le 12 novembre un mouvement de grève illimitée ponctué par deux manifestations à Paris, dont la dernière, mardi, a réuni entre 1.800 personnes selon la police et 3.000 selon les organisateurs.

Leur revendication initiale portait sur l’accord sur les dépassements d’honoraires qu’ils souhaitaient voir renégocier, comme une partie des médecins, principalement des chirurgiens, qui s’étaient mis en grève au même moment.

Sur les conditions de travail des internes « nous n’avons pas obtenu d’avancées grandioses », a indiqué pour sa part Etienne Pot, porte-parole de l’Isnih.

Paris, 21 novembre 2012 (AFP)

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