Retraite : Matignon, “ouvert” à une baisse du coût du travail

A l’issue de la réunion à Matignon sur le dossier des retraites, le patron du Medef a parlé d’une “ouverture” du Premier ministre sur le coût du travail.

Les consultations des partenaires sociaux à Matignon sur la réforme des retraites se terminent aujourd’hui, mardi 27 août. La réforme, visant à combler le déficit des régimes de retraite évalué à 20Mds d’euros en 2020, devrait être dévoilée dans les prochains jours, pour passer en conseil des ministres le 18 septembre.

Mais hier, le président du Medef, Pierre Gattaz a crée la surprise en évoquant à la sortie de la réunion une “ouverture” du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur une baisse du coût du travail pour les entreprises (sur les cotisations de la branche famille).

En effet, le gouvernement n’a pas encore dévoilé ses axes de réflexion mais une source gouvernementale a également confirmé lundi à l’AFP qu’il devrait bien y avoir “des mesures sur la compétitivité“. Elles viendront s’ajouter à la mise en place l’année dernière du crédit d’impôt compétitivité emploi.

L’assurance a été donnée que, dès 2014, dans le PLFSS, il y aura des mesures sur la compétitivité, sur les modalités de financement de la protection sociale par les régimes non contributifs“, dont le plus gros est la famille, a affirmé cette source à l’AFP.

Hausse des cotisations ou CSG ?

L’ampleur de la baisse n’est pas encore connue. Mais elle s’accompagnera aussi d’autres augmentations de charges pour financer la retraite et le manque à gagner des cotisations familles. Elles, devraient, logiquement être moins importantes pour qu’il y ait au final une baisse du coût du travail.

L’exécutif, qui entend économiser 7Mds d’euros pour le seul régime général (salariés du privé), semble hésiter entre une hausse des cotisations sociales pour financer les retraites ou une augmentation de la Contribution sociale généralisée (CSG).

Les arbitrages “ne sont pas faits“, ont indiqué plusieurs leaders syndicaux à l’issue de leur entretien.

Pour le reste…

Les règles de calcul des retraites ne seront pas modifiées pour les générations partant d’ici à 2020, ont affirmé des syndicats. Au-delà, le gouvernement envisagerait d’augmenter la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein d’un trimestre tous les trois ans, a indiqué Carole Couvert, la présidente de la CFE-CGC, ce qui aboutirait à environ 43 ans en 2035.

Selon le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, M. Ayrault a également confirmé “la mise en place d’un compte-pénibilité“, permettant aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ou de se reconvertir.

Il a aussi évoqué, selon la CFTC, un abaissement du seuil d’heures de Smic nécessaires pour valider un trimestre de cotisation et, selon la CFE-CGC, un dispositif concernant la prise en compte des années d’études. Autant de signes et de gages du Premier ministre envers les syndicats dont il espère le soutien.

Avec AFP

CP_Yves Malenfer/Matignon

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