Résultats : KBC accuse une perte colossale au T3, rattrapé par la crise de la dette

Le bancassureur belge a essuyé une perte de 1,6Md au troisième trimestre, rattrapé par la crise de la dette qui a entraîné une dévaluation massive de certains de ses actifs, même s’il a dans le même temps réduit drastiquement son exposition aux dettes souveraines.

Selon des résultats publiés jeudi, KBC a essuyé une perte de 1,579Md d’euros entre juillet et fin septembre contre un bénéfice de 545 millions d’euros un an plus tôt et un résultat de 333M au deuxième trimestre 2011.

Cette perte était en partie attendue compte tenu des incertitudes macroéconomiques, mais elle s’est révélée bien plus importante que prévu : les analystes tablaient sur 1,004Md d’euros pour la période, 1,198Md pour les plus pessimistes.

« Les résultats du troisième trimestre se ressentent gravement d’éléments exceptionnels liés au climat macroéconomique incertain et aux conditions du marché particulièrement mouvementées », a estimé Jan Vanhevel, numéro un du groupe cité dans le communiqué.

Le groupe pénalisé par son portefeuille de CDO

Dans le détail, le groupe a été une nouvelle fois pénalisé par son portefeuille de CDO, ces obligations dérivées de certains crédits. Au troisième trimestre, la dévaluation de ces actifs lui a coûté 600M d’euros.

Durant la crise financière, le bancassureur belge avait déjà dû procéder à des dévaluations massives de son portefeuille de CDO. Cela avait fait exploser ses pertes, et l’avait obligé à recourir à trois reprises à l’aide des pouvoirs publics.

Désinvestissements du groupe de KBL et Fidea

Autre facteur aggravant : les désinvestissements effectués par le groupe, notamment la banque privée luxembourgeoise KBL et Fidea ont eu un effet négatif combiné de 600 millions d’euros sur son résultat net au troisième trimestre.

La société de participation Precision Capital, appartenant à l¹État du Qatar, va racheter KBL, tandis que Fidea, présente sur le marché de l’assurance en Belgique, a été vendue au fonds américain JC Flowers.  

Compte tenu des risques liés à la crise de la dette, KBC a réduit drastiquement son exposition aux CDO de 2,5Mds d’euros et aux dettes de pays d’Europe méridionale.

« 2,9Mds d’euros, la réduction représente plus de 30% par rapport à notre exposition à fin juin. Depuis fin septembre, nous avons encore réduit cette exposition de 1,6Md d’euros », indique-t-il dans son communiqué.

KBC a essuyé une perte de 424M d’euros sur les neufs premiers mois de l’année

Sur les neuf premiers mois de l’année, KBC a essuyé une perte de 424M d’euros contre un bénéfice de 1,136Md sur la même période en 2010. En conséquence, le groupe ne se montre guère optimiste pour la fin de l’année et le début de la suivante.

« La possibilité d’une propagation de la crise financière à l’économie réelle est le principal risque qui pèse sur la croissance économique. Une solution crédible et durable au problème de la dette souveraine au sein de l’Union monétaire est indispensable pour ramener la confiance et stabiliser le secteur financier », estime-t-il dans son communiqué.

Bruxelles, 10 novembre 2011 (AFP)

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