Résultats 2012 : Scor enregistre un bénéfice net quintuplé au premier semestre

Le réassureur français Scor a enregistré au premier semestre un bénéfice net quintuplé (+415%) de 206M d’euros, selon un communiqué publié vendredi, un résultat en ligne avec les attentes des analystes.

Le résultat a été affecté par des provisions pour dépréciations de 30M d’euros, essentiellement liées au portefeuille d’actions.

Lors des six premiers mois, le groupe a connu une forte croissance de ses revenus, avec des primes brutes émises en hausse de 36%, à 4,63Mds d’euros, un dynamisme commercial en partie atténué par la baisse des produits financiers (revenus des placements) de 19%.

En réassurance de dommages et de responsabilité, la progression est restée sur la même tendance que celle affichée au premier trimestre, avec une hausse de 16% des primes brutes émises.

Pour autant, Scor n’a pas relevé l’objectif initial d’une croissance de 9% en 2012, fixée par le plan stratégique à horizon 2013, baptisé « Strong Momentum V1.1 ».

Le ratio combiné (indemnisation des sinistres et frais généraux rapportés aux primes perçues) s’affiche à 93,8%, un niveau très inférieur à celui du premier semestre 2011 (113,1%), qui avait été marqué par une série inédite d’événements naturels.

En réassurance-vie, Scor continue à bénéficier de l’intégration, finalisée en août 2011, de Transamerica Re, division américaine de réassurance du néerlandais Aegon.

Les primes brutes émises sont en progression de 63,5% et dépassent désormais les primes brutes émises en dommage et responsabilité (2,38Mds d’euros contre 2,25). En données pro forma, la croissance est de 5,3%.

Pour le PDG Denis Kessler, cité dans le communiqué, « l’ensemble des entités du groupe ont réalisé de solides performances, conformes aux hypothèses énoncées dans notre plan stratégique Strong Momentum V1.1 ».

Lors d’une conférence téléphonique, il a souligné que le rendement des fonds propres, hors dépréciations, était de 10,2%, ce qui est en ligne avec l’objectif, fixé dans le plan stratégique, d’une rentabilité moyenne de 1.000 points de base (10 points de pourcentage) au-dessus du taux d’intérêt sans risque, sur la durée du nouveau plan.

Ce taux sans risque est calculé par Scor sur la base des taux des emprunts d’Etat à 3 mois, en pondérant les Etats selon l’exposition du groupe aux différentes devises.

M. Kessler a rappelé que les trois grandes agences avaient récemment relevé la note de Scor, qui se situe désormais à « A+ » chez Fitch et Standard and Poor’s, et à « A1 » chez Moody’s. Pour le dirigeant, c’est la preuve que “le choix stratégique de Scor porte ses fruits”.

Sur le premier semestre, le rendement net des placements n’est que de 2,7%, contre 3,6% un an plus tôt.

Le réassureur continue de pratiquer une gestion très conservatrice de son portefeuille de placements, avec une très faible exposition aux actions (5%) et aucune obligation d’Etats dits périphériques de la zone euro ou de collectivités locales américaines.

Il a néanmoins réduit la part des liquidités dans son portefeuille au cours du premier semestre pour en réaffecter l’essentiel à des obligations adossées à des actifs et des obligations d’entreprises, qui offrent de meilleurs rendements que les titres d’Etats jugés très sûrs.

La part des obligations d’entreprises (29%) dépasse désormais celle des obligations d’Etat (26%) dans le portefeuille, a souligné M. Kessler.

Quant aux actions, le PDG a indiqué que le groupe n’avait « l’intention ni d’abaisser, ni d’augmenter » leur proportion dans le portefeuille.

Concernant l’évolution des tarifs, M. Kessler s’est dit « confiant » tout en prévenant qu’elle dépendrait des événements susceptibles d’intervenir au second semestre. Le groupe a enregistré une hausse tarifaire moyenne de 2,2% lors des renouvellements de janvier et de 3% lors de ceux de juin et juillet.

Paris, 27 juillet 2012 (AFP)

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