Perspectives : AIG veut encore “monétiser” des actifs et espère réaliser 17 milliards de bénéfice opérationnel en 2011

Le directeur général d’AIG, Robert Benmosche, a indiqué vendredi lors d’une conférence d’analystes que l’assureur américain cherchait encore à “monétiser” des actifs, en marge de la publication d’objectifs de performance à horizon 2015.

La part d’environ 32% qu’AIG détient encore dans son ex-filiale asiatique AIA, introduite en Bourse fin octobre, “pourrait être vendue, mais nous cherchons à monétiser d’autres actifs” en priorité, a souligné M. Benmosche.

Si la filiale de location-vente d’avions ILFC n’est pas une activité “stratégique” du groupe, elle est désormais “très bien gérée et dirigée” et AIG entend la conserver et gérer activement sa flotte d’avions en cédant des appareils quand cela lui permettra d’engendrer des bénéfices.

En dépit des pertes importantes encaissées par la division d’assurance dommage Chartis à la suite des catastrophes au Japon et en Nouvelle-Zélande notamment, “les activités sous-jacentes de (la division) se portent très bien”, avec une croissance des primes de 6% sur le trimestre, a souligné M. Benmosche. Il a précisé qu’AIG avait acheté des couvertures de réassurance à la holding Berkshire Hathaway du milliardaire Warren Buffett, pour 3,5 milliards de dollars.

Alors que la Fed a rejeté la proposition de l’assureur de lui racheter pour 15,7 milliards d’anciens titres hypothécaires risqués qu’il lui avait cédés en 2008 en échange de son soutien financier, M. Benmosche a précisé que son groupe faisait “de bons progrès pour investir l’argent” qui avait été mis de côté pour cette transaction. “Un tiers a été investi avec un rendement de 8 à 9%”, a-t-il fait valoir, alors que le groupe note dans un document remis aux autorités boursières jeudi soir qu’il table sur un rendement global de 4 à 5% sur ces nouveaux investissements de ses liquidités.

Dans un document remis aux autorités boursières, AIG donne par ailleurs des cibles de performance d’ici à 2015. Le groupe entend générer en 2011 quatre à cinq milliards de dollars de bénéfice opérationnel de plus que les quelque 12 milliards dégagés en 2010. Il table sur une croissance moyenne annuelle de 6% des primes souscrites par la filiale Chartis d’ici à 2015, et entend réduire ses dépenses de fonctionnement d’environ 1 milliard de dollars d’ici à la fin 2015, tout en continuant à investir dans la technologie.

Le document note par ailleurs qu’AIG compte toujours finaliser cette année la vente de sa filiale taïwanaise Nan Shan, bloquée par les autorités locales qui n’ont pas encore approuvé la transaction. La vente de Nan Shan Life à un consortium mené par Ruentex Group pour 2,16 milliards de dollars avait été annoncé en janvier, après le rejet d’une première transaction par les autorités de Taïwan.

M. Benmosche a conclu que la solvabilité de son groupe “n’était plus en question”, tout en soulignant qu’AIG se repositionnait comme “société d’assurance et non de courtage”, car c’est cette activité, en particulier le courtage de produits dérivés hypothécaires risqués, qui “lui avait causé ses ennuis”.

News York, 6 mai 2011 (AFP)

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