Fraude : Deux ans ferme pour une pharmacienne de Bayonne ayant escroqué la sécu

Une pharmacienne a été condamnée cette semaine par le tribunal correctionnel de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour une fraude à la sécurité sociale estimée à 662.345 euros, entre 2004 et 2007.

Les juges ont assorti leur décision d’une mise à l’épreuve de trois ans et ont prononcé une interdiction définitive d’exercer à l’encontre de la praticienne, déjà suspendue par l’ordre des pharmaciens et absente à la lecture du délibéré.

Actuellement sous contrôle judiciaire, elle a déjà effectué quatre mois de détention provisoire.
Cette peine est conforme aux réquisitions prononcées lors de l’audience le 12 juin par le ministère public.

Quatre autres prévenus jugés à ses côtés ont été condamnés, les deux préparatrices, employées de la pharmacienne, écopant de 8 et 12 mois avec sursis tandis que deux hommes, toxicomanes au moment des faits, ont été condamnés à trois ans de prison, dont un avec sursis, et 18 mois, dont un avec sursis.

Les prévenus devront indemniser solidairement les parties civiles : la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Bayonne à hauteur de 662.345 euros pour le préjudice matériel (5.000 euros pour le préjudice moral) et l’ordre des pharmaciens à hauteur de 5.000 euros pour le préjudice moral.

“Entre 2004 et 2007”, la pharmacienne avait organisé “tout un système” avec les deux toxicomanes complices, a expliqué à l’AFP Me Christophe Miranda, avocat de la CPAM. “A la place de délivrer des médicaments (coûteux) contre le sida ou l’hépatite C à des toxicomanes (…), elle leur remettait par l’intermédiaire de ses complices des enveloppes contenant” une somme d’argent correspondant manifestement à une partie du remboursement du traitement par la CPAM.

Les toxicomanes “ne prenaient pas les médicaments” que la pharmacienne facturait malgré tout à la sécu, empochant ensuite le remboursement, a-t-il ajouté.

“Nous sommes pleinement satisfaits de ce jugement”, a réagi Florence Darroux, sous-directrice de la CPAM de Bayonne. “Les réquisitions du parquet ont été suivies dans leur totalité et nous obtenons la réparation entière du préjudice”, a-t-elle ajouté.

Avec AFP

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