Costa Allegra : Nouvelle alerte pour les assureurs maritimes

Deux mois après le naufrage du Concordia, les assureurs maritimes doivent faire face à un nouvel incident sur un deuxième navire du croisiériste Costa. Victime d’un incendie, l’Allegra est en difficulté au large des Seychelles, le paquebot est actuellement remorqué vers Mahé.

La société de croisière Costa n’a décidément pas fini de solliciter ses assureurs. Deux mois après le naufrage du Concordia (voir notre article sur le sujet) qui aura fait 32 morts et coûté 395M d’euros, c’est au tour de l’Allegra de connaître des difficultés.

Parti samedi de Madagascar, le bateau de croisière qui compte à son bord 636 passagers et 413 membres d’équipage a été victime d’un incendie dans la salle des générateurs électriques alors qu’il faisait route vers les Seychelles. Privé de propulsion, le bateau est resté plusieurs heures à la dérive avant d’être remorqué par le Trévignon, un thonier senneur français, vers l’île de Mahé. L’incendie a été maitrisé, aucune victime ni blessé n’est à déplorer.

Repenser les risques autour des navires de croisière

Selon le site d’information Insuranceday, le Costa Allegra dispose du même programme d’assurance que le Concordia, un programme négocié par le courtier Aon. Ainsi, l’assurance corps maritime (assurance dommages) est partagée entre plusieurs compagnies dont XL Insurance (qui détient la plus importante part de risques du croisiériste placée sur le marché britannique du Lloyd’s), RSA (apériteur du programme d’assurances de Costa) et l’assureur maritime spécialisé Gard. En terme d’assurance de personnes (équipage, passagers et tiers), le Costa Allegra est couvert, comme le Concordia, par deux mutuelles d’armateurs appartenant aux P&I Clubs : Standard et Steamship Mutual.

L’allegra, construit en 1969 à l’origine comme porte-conteneurs et converti en bateau de croisière en 1992, devrait être pris en charge par deux remorqueurs des autorités portuaires des Seychelles avant d’être acheminé jusqu’à Mahé. Une opération coûteuse sans compter les frais de transfert des passagers par avion et les frais engagés pour protéger le bâtiment d’éventuels actes de pirateries venues de Somalie.

Même si cet incident semble mineur par rapport au naufrage du Concordia, il soulève évidemment un questionnement quant à l’approche des risques des navires de croisière. Ce nouvel évènement devrait évidemment peser sur les montants de souscriptions et les plafonds d’indemnisations proposés par les branches maritimes des assureurs.

 Copyright : Jean-Philippe Boulet

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