Assurance Scolaire : La MAE attaque de nouveau Carrefour en justice

La MAE vient pour la deuxième année consécutive d’attaquer en justice l’enseigne Carrefour devant le tribunal de grande instance d’Evry (Essonne) pour pratiques commerciales abusives et concurrence déloyale. Le premier assureur scolaire en France,déplore l’offre d’assurance scolaire proposée à 0 euros par le géant de la grande distribution.

C’est la seconde fois que la MAE s’attaque aux supermarchés Carrefour en période de rentrée des classes. La Mutuelle d’Assurance de l’Éducation dénonce pour la deuxième année consécutive l’offre d’assurance scolaire à 0 euros proposée par l’enseigne de grande distribution aux détenteurs de la carte de fidélité.

« L’année dernière, nous avions procédé à une assignation en référé contre Carrefour pour une suspension immédiate de son offre. La justice n’avait pas pu évaluer le préjudice et nous avions été déboutés, alors cette année nous procédons différemment », déclare Edgard Mathias, Président national de la MAE. « Nous avons engagé cette action en justice début août et l’avocat de Carrefour a pris acte de notre démarche », ajoute ce dernier.

Dans un communiqué, Carrefour « regrette l’action en justice menée par la MAE concernant l’offre de gratuité de l’assurance scolaire qu’elle propose à ses clients. » L’enseigne « souhaite répondre à l’attente de ses clients dans le contexte économique actuel où le pouvoir d’achat est au centre des préoccupations de familles. En cette période rentrée des classes, Carrefour s’associe à ses clients pour leur offrir une protection complète afin de protéger les enfants en milieu scolaire et extrascolaire. »

Cette année, la MAE qui traite plus de 200.000 sinistres (parmi lesquels 30.000 dossiers lourds et plus de 3.000 dossiers ouvrant sur des invalidités) a elle-même chiffré le préjudice économique de l’opération lancée par Carrefour. En tablant sur les objectifs de souscription de contrats 2009 des supermarchés (soit environ 25.000), une telle pratique ferait perdre aux alentours de 350.000 euros à l’assureur spécialisé.
« Il faut que Carrefour prenne conscience qu’on ne propose pas une assurance scolaire comme une foire aux vins. C’est une pratique purement commerciale et c’est vexant pour ceux qui font de l’assurance scolaire leur cœur de métier » ajoute Edgard Mathias. « L’objectif de telles pratiques est d’attirer le chaland, et pour ces enseignes cotées en bourses il n’y a que la rentabilité qui compte au détriment de la protection de l’enfant ».

En effet, le modèle de Carrefour semble faire des émules et d’autres enseignes de grande distribution mettent à disposition elles aussi de l’assurance scolaire, sans toutefois proposer la même méthode de souscription (Cora ou Casino par exemple). Par son action, la MAE entend alerter le public sur ces offres en développement. « A travers notre action en justice, on vise une démarche préjudiciable sur l’assurance scolaire. Il est urgent de réaffirmer l’importance et la gravité de notre cœur de métier : la protection de l’enfant. La MAE ne cautionne aucune tromperie. Laisser penser que l’assurance scolaire ne vaut rien serait irresponsable ! » conclut Edgard Mathias.

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