Assurance / Piratage Informatique : Sony estime ses pertes à 122M d’euros, assurances incluses

Sony a estimé à 122M d’euros les pertes dues au piratage de ses services en ligne en début d’année. Cette première estimation pourrait s’alourdir, mais en attendant, la firme japonaise a présenté la semaine dernière un programme de protection contre l’usurpation d’identité pour l’Europe.

Le piratage de Playstation Network, SOE (Sony Online Entertainment ) et Qriocity devrait coûter 122M d’euros à Sony, assurances incluses. C’est ce qu’a révélé la firme nippone sur ses comptes d’exploitation de son exercice 2011-2012 (Sources : Technologik.fr). Les services en ligne de Sony sont restées fermés durant quelques semaines, après le piratage de près de 100 millions de fichiers clients (24,6 millions pour SOE et 77 millions pour PlayStation Network). 23.400 informations financières dont 10.700 relevés de prélèvements bancaires automatiques aurait été infiltrés selon la firme.

Des mesures contre la fraude identitaire

En France, 4,7 millions de comptes auraient été touchés, mais Sony affirme avoir fait le nécessaire pour sécuriser l’accès à ses services. Ainsi, depuis quelques jours, la société japonaise réouvre progressivement ses plateformes en ligne, notamment en Europe avec une couverture spéciale. « Sony propose désormais une assurance contre l’usurpation d’identité pour chacun de ses joueurs en ligne », déclare François Lanavère, responsable Ingénierie de Distribution – Dommages chez le courtier en assurances Gras Savoye. « Cette police couvre chaque personne en cas de sinistre à hauteur de 1M d’euros aux États-Unis et 100.000 euros en France », précise ce dernier.

C’est la société Affinion International qui propose cette assurance dont la police est gratuite pour les utilisateurs pendant les douze premiers mois. Sony s’engage à protéger les informations personnelles de ses joueurs, et met également à disposition une assistance téléphonique pour les clients en difficulté. Enfin, la société s’engage à couvrir les frais occasionnés pour restaurer l’identité d’un joueur en cas de fraude (Sources : Numerama).

L’heure de l’indemnisation

« Les clients dont les coordonnées bancaires on été dérobées voudront évidement se faire rembourser si leurs comptes ont été débités. La difficulté, c’est de prouver le lien entre la fraude et le vol de données chez Sony », explique ensuite François Lanavère. « Je pense que la firme devrait gérer ça de manière commerciale, mais pour toute société exposée comme elle, il vaut mieux essayer d’attirer des clients avec des solutions d’assurance solides, plutôt que de vouloir garder ses joueurs avec des produits proposées après-coup », poursuit-il. « Il vaut mieux un “Welcome Pack” bien pensé, qu’un “Welcome Back” » conçu en 15 jours, ajoute-t-il en faisant allusion à la nouvelle offre affichée sur la page d’accueil du site de Playstation Network.

Il y a quelques mois, Dan Race, le porte parole de Sony, déclarait que la société avait de nombreuses assurances pour couvrir ce type de dommages. Aujourd’hui les frais d’oppositions, les dédommagements à verser aux joueurs mais aussi aux banques et aux organismes de paiement en ligne affectés pourraient dépasser les 122M d’euros annoncés par la firme nippone. Ainsi, le coût réel de ce gigantesque piratage a été estimé à 20 dollars par personne, soit plus de 2Mds de dollars (soit environ 1,42Md d’euros) selon l’institut Ponemon (cabinet de conseil spécialisé dans la recherche sur les violations de données et les questions de sécurité, ndr). On parle même d’un coût qui pourrait attendre 24Mds de dollars (environ17,1 Mds d’euros).

« Aujourd’hui, le client recherche de plus en plus de confort et des services simples d’accès. Il en a marre des codes à répétition, des mots de passe… De l’autre côté, les sociétés comme Sony doivent protéger leurs transactions et les données. Il faut donc trouver le bon équilibre pour sécuriser les clients et développer le business online et c’est là que réside toute la difficulté », conclut-il. Sony, qui vient de rendre public ses résultats sur l’exercice 2010 a connu une année cauchemardesque avec une perte nette à 260Mds de yens (soit environ 2,3Mds d’euros) notamment à cause de ce piratage et des évènements climatiques japonais (Sources : Challenges).

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