Stiv Yalap, un coordinateur international au parcours différent

    Stiv Yalap – un jeune coordinateur international chez Gras Savoye en équilibre entre tradition et ouverture sur le monde

    Intimidé, Stiv Yalap, coordinateur international chez Gras Savoye appréhende le début de l’interview. Alors que Stiv, 26 ans, est un grand brun aux yeux clairs et au sourire franc, c’est écrasé dans sa chaise, les mains moites et la voix hésitante qu’il nous reçoit. Au fil de la discussion, il se détend, entre dans les détails et se dévoile, retrouve sa taille et sa prestance.

    Le jeune coordinateur international grandit à Sarcelles au sein de la communauté Assyro-Chaldéenne. Persécutés, notamment parce que chrétiens, ses parents ont fui la Turquie au début des années 1980. Stiv a reçu une éducation traditionnelle, « les valeurs les plus importantes pour moi sont la religion et la famille », répond-il sans hésiter une seconde. « La religion parce que mes parents ont dû quitter leur pays à cause de leur croyance, la famille parce que je suis le cinquième de 10 frères et sœurs. »

    La tradition veut qu’un enfant ne quitte pas le foyer parental avant le mariage, Stiv vit encore chez ses parents. Le jeune homme a conscience de sa chance. « Je suis le premier de mes frères et sœurs à avoir fait des études, mes aînés ont dû y renoncer pour aider mes parents. Pour moi la question s’est posée, mais comme ils étaient déjà 4 à travailler j’ai pu me permettre d’étudier », confie-t-il humblement.

    Stiv réalise qu’il est différent à la fac, « j’ai dû rater certains cours parce que j’avais des obligations que d’autres n’avaient pas, admet-il. Mes parents ne parlent pas français, donc je les aide pour tout l’administratif et c’est moi qui gère la scolarité de mes sœurs. »
    Il s’occupe de ses petites sœurs, donne des cours de catéchisme à une classe de CM2, anime des réunions religieuses pour les adolescents de sa communauté et aide ses parents pour toutes les démarches administratives. Toutes ces activités ne l’empêche pas de vivre une vie de jeune Français moderne. Il aime le football, sort avec ses amis de la fac et ceux qu’il s’est fait lors d’un Erasmus en Espagne.

    Un parcours différent

    En plus d’une enfance hors du commun, Stiv a un parcours original pour le secteur de l’assurance. Après un bac littéraire, il entame un BTS de commerce international, puis enchaîne avec une licence de Langues étrangères appliquées. Son parcours est défini par les langues, « j’adore les langues et je suis très tourné vers l’international, c’est ce qui a été décisif dans mon choix d’étude. »

    Il tombe sur l’assurance par hasard, mais accroche tout de suite. « Il y avait un cours en deuxième année de licence qui nous initiait au secteur de l’assurance, j’ai adoré, et j’ai décidé de continuer. » Puis il découvre le Master professionnel Langues étrangères appliquées aux métiers internationaux des assurances. « C’est exactement ce que je cherchais, ça me correspondait parfaitement”, dit-il passionné. “C’était concret et applicable au quotidien, j’ai vite compris que c’est un secteur d’avenir”, se souvient le jeune homme. “Je ne me suis pas trompé, d’autant plus que j’adore mon travail, je trouve ça intéressant et il va continuer d’évoluer », indique Stiv.

    Diplômé en 2013, il commence sa carrière professionnelle en tant que chargé de risques et assurances à l’international, puis en 2014, il devient coordinateur international chez Gras Savoye.
    Aujourd’hui Stiv parle araméen, français, anglais, espagnol et italien, et les pratique au quotidien. Il conseille déjà les lycéens et étudiants de son entourage à s’orienter vers l’assurance. « C’est tellement vaste qu’il y en a pour tous les goûts. En plus les salaires sont plutôt bons. Je recommande vivement le secteur aux jeunes », confie-t-il en toute transparence. « D’autant plus que le domaine est en constant mouvement, parce que de nouveaux risques ne cessent d’apparaître », estime-t-il. Selon lui, le risque politique et le cyber risk sont de vraies problématiques pour les assureurs à l’international, qui sont amenés à prendre de l’ampleur.

    Bien qu’il commence à peine, Stiv compte bien rester dans le secteur. Et une chose est sûre, il sera toujours tourné à l’international.

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