L’ouragan Sandy ne devrait pas peser sur les tarifs de la réassurance

    Alors que le monde de la réassurance surfait sur une certaine clémence pour l’année 2012, l’ouragan Sandy est arrivé. Mais peut-être pas au point de venir changer la donne.

    Le passage de Sandy le 29 octobre dernier à New York a donné lieu à de nombreux dégâts et des sueurs froides. Pour les assureurs et réassureurs, le spectre de Katrina est rapidement revenu hanté les ratios.

    S’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact réel de l’ouragan qui a balayé une partie de la côte Est, au delà de la mégalopole new yorkaise, les premières estimations, et notamment celle des sociétés de modélisation, font état de 7 à 20Mds de dollars de pertes assurables. Une telle fourchette de coût – du simple au double chez Eqecat comme chez AIR Worldwide – rend encore aléatoire les prévisions, d’autant que les difficultés engendrées par le passage de l’ouragan va freiner les demandes d’indemnisations.

    Dans un contexte politique tendu par l’élection, les assureurs restent prudents, et derrière eux, les réassureurs. Aucun ne veut encore prendre la parole sur le sujet, hormis AIG qui, hasard du calendrier, présentait ses résultats quelques jours après le passage de l’ouragan.

    Pour l’agence de notation Fitch Ratings souligne tout de même que les réassureurs devraient pouvoir faire face. En rapprochant Sandy de Ike, qui avait causé 13Mds de dollars de pertes assurables en 2008, et qui fut le dernier ouragan de cette importance, l’agence de notation relativise toutefois l’impact sur la réassurance en raison de la clémence de l’année 2012.
    Pour Fitch, « si les prévisions de pertes sont proches des pertes réelles, la tempête ne sera pas un événement de marché susceptible d’entraîner à la hausse les prix de la réassurance pour les renouvellements du 1er janvier ».

    Sauf que les zone Amérique du Nord avait montrée, par les renouvellements conclus en juillet dernier, une certaine propension à l’ajustement tarifaire pour les zones sinistrées justement, avec des hausses de tarifs parfois très élevées sur certaines affaires.

    Malgré les provisions et la reconstitution rapide des fonds propres après une année 2011 marquée par de fortes pertes en catastrophes naturelles, le marché de la réassurance pourrait une nouvelle fois se réajuster à cette occasion. Les prochaines semaines, et notamment les prises de paroles des réassureurs européens lors des publications trimestrielles donneront quelques éléments supplémentaires d’analyse.

    CP : Bozer – Flickr

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