En 2015 et dans les années à venir, les régimes privés de retraite pourraient prendre de l’ampleur dans le système de retraite français. Un système qui peine à trouver un second, ou plutôt un énième souffle.
Le constat est simple. Entre 2005 et 2010, la part du régime public dans le revenu des plus de 65 ans a reculé de 12 points quand celui des régimes privés grimpait de 13 points. Le système de retraite par répartition semble à bout de souffle dans sa configuration actuelle. Un rapport de la Cour des Comptes de la fin de l’année 2014 préconisait notamment un allongement du taux de cotisation et un recul de l’âge de départ à la retraite.
Selon la Cour des Comptes, les réserves de l’Agirc et de l’Arroc pourraient s’épuiser respectivement en 2018 et en 2025 selon le scénario le plus prudent. Le poids des régimes privés prendrait dès lors plus d’importance dans les revenus des retraités. L’enjeu est de taille pour le secteur de l’assurance. L’épargne financière pèse plus de 700Mds d’euros, dont 45% sont préemptés par l’assurance-vie, 13% par l’assurance retraite collective et 8% l’assurance retraite individuelle.
Le taux de fécondité élevé de la France peine à compenser l’augmentation de l’espérance de vie. Selon l’OCDE, le taux de remplacement devrait se contracter de 15 points d’ici 2048 mettant un peu plus à mal le système public.
A ce titre l’ANI pourra servir de porte d’entrée pour les acteurs sur secteur de l’assurance. Ces derniers ne s’y trompent pas, puisque dans leur grande majorité ils optent pour un stratégie du multi-équipement. La complémentaire collective, certes, mais pourquoi pas également des produits de prévoyance retraite individuelle ou collective.
Les craintes sur l’avenir du système de retraite pourraient en effet inciter les Français à se tourner vers l’assurance privée pour compléter leur revenu une fois leur retraite venue. Un baromètre Deloitte montrait d’ailleurs que 60% se montraient favorables à l’instauration d’une épargne obligatoire pour maintenir leur niveau de vie après avoir quitté le monde du travail. 51% des retraités estiment en outre qu’il leur manque 500 euros par mois.
Le segment de la prévoyance pourrait bien être l’eldorado des assureurs, mutuelles, et institutions de prévoyance en 2015 et dans les années à venir. L’Eres prévoit en effet une hausse des encours de l’épargne retraite de 8% par an entre 2013 et 2023. Son montant atteindra alors les 1500Mds d’euros.
