Les perspectives de l’assurance santé en 2015

    Après une année 2014 placée sous le signe de l’attente et une accélération des réformes fin 2014, l’année 2015 promet une belle bataille sur le segment de la santé, et notamment de la santé collective.

    L’ANI

    2015, encore plus que 2014, sera placée sous le signe de l’ANI. Au 1er janvier 2016, la généralisation de la complémentaire santé dans les petites entreprises entre en vigueur. Marché de petites primes, il n’en attire pas moins les convoitises. Dans le viseur, 700.000 entreprises et 4 millions de salariés. Mais surtout une stratégie, elle aussi en voie de généralisation, à savoir le multi-équipement. Les acteurs du secteur envisagent pour la plupart d’utiliser la complémentaire santé comme porte d’entrée pour vendre d’autres produits nettement plus rentables, en prévoyance par exemple.
    D’autres caressent aussi l’espoir de vendre de la sur-complémentaire aux salariés couverts par la panier de soins minimum prévu dans l’ANI. L’enjeu est de taille, notamment pour les mutuelles dont le portefeuille est largement composé de santé individuelle. Ces dernières pourraient perdre une partie de leurs adhérents.
    2015 promet une belle bataille avec un avantage pour les acteurs bénéficiant d’un maillage territorial dense. Les bancassureurs comptent d’ailleurs bien tirer leur épingle du jeu dans un marché de la collective sur lequel ils étaient jusque-là discrets.
    En coulisses, les gestionnaires s’agitent également. Les délégations de gestion vont se multiplier. L’investissement pour gérer l’ANI est trop lourd à mettre en œuvre pour des acteurs peu impliqués dans l’assurance collective mais qui comptent bien prendre leur part du gâteau.

    Les contrats responsables

    Le 1er avril 2015, tous les contrats santé devront être mis en conformité avec les nouveaux critères des contrats responsables. Longtemps attendu, le décret définissant les nouveaux contours de ces contrats a finalement été publié le 19 novembre. Principale nouveauté, la mise en place de prix planchers et plafonds de remboursement. Pour autant les fourchettes trop importantes font craindre des hausses de tarifs. Les contrats d’assurance collective en cours ont eux jusqu’au 31 décembre 2017 pour se mettre en conformité.

    La fin des clauses de désignation

    Voilà encore un marché qui fait saliver des acteurs qui regarder le train passer jusque-là. Trop petits pour répondre à des appels d’offres nationaux, ils voient dans la fin des clauses de désignation une opportunité de récupérer dans leur giron des assurés qui souhaitent faire jouer la concurrence. Là encore, les réseaux bien ancrés sur le territoire seront un avantage pour démarcher se faire une place au soleil. Le coup pourrait être dur pour les institutions de prévoyance taillées pour des appels d’offres nationaux, mais beaucoup moins présentes sur le territoire. Les bancassureurs se frottent quant à eux les mains.

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