L’assurance-vie sera-t-elle toujours sous pression ?

    En 2015, l’assurance-vie sera encore dans le collimateur des organismes et des observateurs : taux d’intérêts bas ou en hausse ? Utilisation des PPE ou rendements en forte baisse, poussée des UC et rôle de l’euro-croissance sont au centre des perspectives.

    L’année 2015 a commencé comme elle s’était terminée, avec des annonces de taux en assurance-vie. Le secteur se sait observé cette année, en raison des déclarations de Christian Noyer face à la Commission des finances du Sénat. Pourtant, les taux n’affichent qu’une baisse relative, de quelques dixièmes de point qui devraient aboutir à une moyenne plus élevée que prévue, vers 2,50%.

    Avec une collecte nette établie aux alentours de 20Mds d’euros pour 2014, l’assurance-vie a doublé son attrait. Mais le risque de taux reste important pour tous les acteurs, les flux ne trouvant pas facilement preneur dans un contexte de taux bas non rémunérateurs et avec la pression des autorités de régulation pour veiller à la qualité des actifs possédés. Le transfert vers les UC n’a pas encore vraiment eu lieu, les Français cherchent des rendements sûrs, quitte à les voir baisser. Le principal concurrent, le Livret A, affiche un taux plancher de 1% en janvier 2015, qui pourrait encore descendre dès le mois de février, à des niveaux historiquement bas (0,25 ou 0,50%).

    Pour les assureurs, le défi reste entier. L’assurance-vie, sans placement concurrent, va encore attirer les flux d’épargne. La réorientation quasi-obligatoire vers des produits à plus faible risque pour l’assureur, comme les unités de compte, ne sera pas si simple, dans un contexte économique fragile.

    L’eurocroissance peut-il y parvenir ? Rien n’est moins sûr. Les avis divergent sur l’intérêt même du produit et son potentiel de vente auprès du public. Bloquer pendant 10 ans une partie de l’épargne pour la restituer avec un taux d’intérêt minimal garanti n’est pas non plus le signal d’un placement de moyen terme avantageux pour les clients. La transformation des stratégies et des réseaux s’avère beaucoup plus compliquée qu’admis pour certains opérateurs spécialistes des petits contrats ultra sécurisé. Pourtant, l’heure des choix a sonné. L’avancée significative des contrats retraites pour quelques-uns, la mise en avant de l’eurocroissance ou de contrats diversifiés pour d’autres, pourrait aboutir au résultat escompté : désensibiliser les bilans au risque de taux, faire porter le risque sur les clients, profiter à moyen terme d’une manne financière et, in fine, retrouver de la rentabilité pour un secteur qui la voit s’effriter depuis quelques années.

    En 2015, l’assurance-vie sera encore une fois sous pression. Si la pression réglementaire et ficale semble s’éloigner, la pression économique reste présente. Et la dépendance aux revenus de l’assurance-vie de puissants organismes n’augure pas vraiment de changements radicaux à venir.

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