L’heure est à la reprise des embauches dans le secteur de l’assurance

    Preuve de la bonne santé de l’assurance : la forte recrudescence du marché de l’emploi dans le secteur. Si la prudence persiste, 2011 reste l’année de la reprise.

    2008 a impacté le monde de l’assurance mais le secteur a depuis prouvé sa résistance à la crise. Aux crises, même. Si les tempêtes, depuis, continuent de balloter le secteur, 2008 reste bien l’année 0 et 2011, celle de la reprise des recrutements. Les deux années précédentes ont subi encore les contrecoups de 2008, un contexte général d’incertitude qui a parfois amené les grandes entreprises à communiquer sur des gels d’embauche, supposés rassurer sur l’entreprise.

    Des effets d’annonce dont l’effet boule de neige a surtout nui à la fluidité du marché de l’emploi en même temps qu’ils renvoyaient des signaux contradictoires, les cabinets de recrutement se voyant toujours confier des missions par ces mêmes entreprises. « Nous avons souffert en 2010, car nous étions encore dans une période durant laquelle nous n’entendions que des Cassandre. Les gens faisaient des prévisions sinistres et la conséquence a été une absence de volonté de mobilité de la part des candidats », déclare Dominique Bienfait, directeur du cabinet de recrutement de Bienfait et Associés.

    En 2011, la courbe de la reprise de l’emploi dans le secteur de l’assurance s’inscrit dans un climat général favorable puisque les statistiques de l’Apec, très optimistes pour cette année, prédisaient un scénario positif à l’embauche dès lors que le niveau d’investissement des entreprises restait assez élevé. La fin de l’année est un peu moins propice, et on enregistre une petite baisse globale au 4e trimestre 2011.

    Du côté du marché de l’emploi des cadres en banque et assurance, on suit la tendance globale car si les recrutements sont en nette hausse par rapport à 2010  pour le 2nd  trimestre consécutif, la proportion d’entreprises ayant recruté au moins un cadre est inférieure aux prévisions du trimestre précédent. « La période de fin d’année est un moment de latence, durant laquelle les entreprises sont en préparation ou finalisation du budget 2012. Parfois aussi, il n’y a plus de budget 2011 », explique M. Bienfait. Ce qui n’empêche pas les cabinets de recrutements de se voir confier des missions pour 2012.

    « Une prudence plus liée au contexte macroéconomique stressant qu’à une absence de résultats positifs ».

    Une certaine prudence persiste encore aujourd’hui, les entreprises du secteur s’imposant encore des contraintes volontaires, bien qu’elles ne présentent pas de baisse d’activité. « Au lieu d’ouvrir trois nouvelles agences, les réseaux vont préférer n’en ouvrir que deux. Une prudence plus liée au contexte macroéconomique stressant qu’à une absence de résultats positifs » selon Yann Pelvet, directeur de Carrières bancaires.

    Petites et grosses entreprises ne réagissent néanmoins pas de la même manière. « Alors que les grandes entreprises peuvent se permettre de différer leurs recrutements sans conséquence, une moyenne entreprise, dès lors qu’une compétence est perdue, doit immédiatement la remplacer », remarque Nissrine Fenjiro, du cabinet Lincoln Associés. Le contexte au sein du secteur est néanmoins positif : « On constate une forte progression de l’emploi sur 2011 » selon M. Bienfait.

    La reprise se poursuit donc dans un contexte redevenu meilleur tant du côté des entreprises, qui, transparentes, communiquent sur les postes qu’elles veulent recruter, que des candidats, redevenus plus mobiles. Un phénomène encouragé par le climat financier défavorable des années précédentes. « Pas mal de candidats, notamment des commerciaux, n’ont pas eu sur l’année 2010 et n’auront peut-être pas, sur l’année 2011, leur part de rémunération variable, ce qui est de nature à déclencher la mobilité », poursuit M. Bienfait.

    Autre facteur qui encourage les recrutements, le secteur de l’assurance subit, de même que les autres, le phénomène du papy-boom. « On constate beaucoup de départs à la retraite sur certains postes spécifiques, notamment les agents généraux, là où les compagnies doivent renouveler leurs effectifs et même si elles ont un rythme peut-être un peu moins soutenu qu’auparavant, ces dernières vont continuer à recruter », déclare Nissrine Fenjiro.

    L’assurance est donc une branche solide qui offre une grande diversité des métiers. Une polyvalence des activités elle-même pourvoyeuse d’une forme de malléabilité, et donc de résistance, du secteur.

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