Dossier : Quelle est la place des travailleurs handicapés dans la branche assurance ?

    Bien que de plus en plus aidées par les entreprises de la branche assurance afin de s’insérer au mieux sur le marché du travail, les personnes en situation de handicap ont tout de même du mal à accéder à l’emploi de part, déjà, leur faible niveau de formation.

    La branche assurance fait de plus en plus d’efforts pour intégrer les personnes en situation de handicap. Un taux réglementaire de personnes handicapées en entreprise a d’ailleurs été établi à 6% des effectifs. Ainsi, si ce “quota” n’est pas respecté, les entreprises paient une amende.

    Côté chiffres en entreprise donc, selon le rapport 2012 de L’Observatoire de l’évolution des métiers d’assurance sur “La mixité et diversité dans les sociétés d’assurance“, les salariés en situation de handicap déclaré, représentaient 2,24% des effectifs de la branche. Les personnes en situation de handicap se retrouvent particulièrement dans les famille de métiers gestion de contrats (30,1%), commercial (22,7%), en logistique (12%) ainsi qu’en secrétariat en en assistanat (6,7%).

    Un problème de formation

    Alors les handicapés sont-ils bien insérés dans le secteur de l’assurance? “Oui et non, répond Norbert Girard, secrétaire général de l’Observatoire de l’Evolution des métiers de l’assurance. Quand les compagnies d’assurances recrutent des personnes handicapées, elles sont très bien accueillies et insérées dans la population. La branche a mis en place un certain nombre de pratiques vertueuses en direction des personnes handicapées, et essaie de recruter toujours un nombre croissant d’handicapés ne serait-ce que pour respecter les quotas réglementaires. Maintenant, un problème majeur se pose. Le secteur se professionnalise de plus en plus ce qui se traduit par une exigence de diplôme à l’entrée assez élevée. 75% des recrutés sont au moins titulaires d’un Bac +2“. Objectivement la population des personnes handicapées connait un niveau d’étude inférieur au moyenne nationale, d’où la difficulté pour eux se s’introduire réellement dans le secteur. “ Lorsque l’on veut recruter des personnes en situation de handicap et bien nous n’en trouvons pas, poursuit Norbert Girard

    Tout un tas de programme d’information, de communication et d’accompagnement ont été mis en place pour accueillir au mieux les personnes en situation de handicap. Generali, par exemple, a un pôle qui y est dédié, depuis 2005, c’est le Pôle insertion des travailleurs handicapés. “Aujourd’hui notre force est que nous travaillons très en amont du marché du travail, explique Florence Dechelette, responsable du pôle d’insertion des travailleurs handicapés. Les personnes en situation de handicap sont environ à 80% des travailleurs qui ne sont pas qualifiés. Nous collaborons donc avec l’Arpej’ pour élever le niveau moyen de la qualification des jeunes. Ainsi nous accueillons chaque année des jeunes en situation de handicap pour un stage sous forme de tutorat afin de les aider à appréhender un métier futur. Mais nous les accueillons aussi sous forme d’alternance car sur nos 300 alternants, nous recrutons environ une dizaine de personnes en situation de handicap“.

    En 2005, Generali comptait à peine 150 handicapés dans ses murs. Aujourd’hui, ils sont plus de 350, répartis pour le tiers en gestion de contrats d’assurance, puis pour les deux tiers restants, en information et secrétariat d’administration.

    Parallèlement, Generali travaille aussi étroitement avec le Cap Emploi 93 afin de faciliter le retour à l’emploi de personnes en situation de handicap. Cela passe donc par de la formation et du coaching qui va de la valorisation de soi à la rédaction du CV.

    Sur un quota obligatoire de 6% de personnes handicapées en entreprise, le secteur privé se place à 2,7%, le secteur public à 4% et Generali à 3%.

    Crédit photo : Flick R creative commons / sisssou

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