Dossier : L’émergence d’une nouvelle génération de fonds en euros en assurance-vie

    Avec les baisses continuent des fonds euros “classiques”, de nouveaux fonds euros apparaissent pour dynamiser les placements et faire venir de nouveaux clients.

    Les nouveaux fonds en euros ont pour objectif d’améliorer leurs rendements en diversifiant leur composition. “On assiste à la fin de la pensée unique sur les fonds en euros“, lance Olivier Potellet, président directeur général de Legal & General. En effet, jusqu’en 2008, les fonds en euros étaient essentiellement composés d’obligations d’Etat et privées, procurant un rendement quasi identique chez tous les acteurs.

    Avec l’arrivée de la crise, les rendements des obligations d’Etat ont fortement chuté et des stratégies de diversification des actifs composant les fonds en euros sont apparues. L’objectif de ces stratégies est de booster le rendement des fonds en euros, grâce aux plus-values sur actions et aux revenus de l’immobilier, afin de contrer la baisse régulière de leur rendement, dans un environnement de taux historiquement bas.

    Immobilier, obligations corporate et quelques actions

    Ainsi, dans leur composition, se trouvent des actions, de l’immobilier, des obligations d’Etat, parfois des Etats du sud de l’Europe et des obligations privées. A titre d’exemple, l’actif général de la Mondiale est investi à 10% en actions, 6% en immobilier et 84% en produits de taux (3/4 en obligations corporate et 1/4 en obligations d’Etat). De son côté, le fonds garanti en euros Afer est investi à 89% en obligations (corporate, obligations d’Etat, OPCVM obligataires) et à 4,7% en actions. Celui du Conservateur est composé d’obligations Etat et privées à 83,2%, d’immobilier à 4,5% et d’actions à 8,2%. Certains fonds en euros sont investis presque totalement en immobilier comme chez Primonial, qui a servi un taux de 4,15%.

    Par ailleurs, on trouve les fonds euros dynamiques qui investissent chaque année 20 % à 30% des avoirs en actions ou en fonds de diversification. Aprep Diffusion avec son fonds €urocit’ investi à 30 % en OPCVM actions a offert une performance nette de 4,54 % en 2013 et 4,15 % en moyenne annuelle sur 5 ans. “Il existe peu de fonds de ce type sur le marché, car l’assureur prend un risque : il doit gérer sa poche actions tout en garantissant le capital à tout moment et donner un rendement positif, mais il est intéressant pour les clients qui veulent améliorer le rendement du fonds en euros“, explique Philippe Chaumeret, directeur général d’Aprep Diffusion.

    Pour Cyrille Chartier-Kastler, “avec ces fonds boostés, il y a un risque potentiel de liquidité pour le client en cas de forte baisse des marchés actions ou immobilier. L’assureur peut alors fermer le fonds ou limiter, voire stopper les rachats en attendant la remontée des marchés, afin de ne pas devoir vendre à perte. Le bon conseil pour l’assuré est ne n’y allouer qu’une partie de ses investissements, afin de garder de la liquidité par ailleurs. Cela ne retire rien de l’intérêt de ces fonds en termes de rendement moyen sur la durée“.
    Mais il est des tenants du fonds en euros classique. Olivier Potellet est de ceux là. : “Ma conviction est que le fonds euros doit être composé uniquement d’obligations et pas d’actions ni d’immobilier. La diversification n’est pas raisonnable et peu transparente. Les clients ne sont pas dupes et ne demandent pas un point de plus de rendement mais un placement sûr”.

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