Dossier : L’assurance veut redonner leur place aux jeunes

    Si le premier contrat de génération a été conclu par la branche assurance, les jeunes n’étaient pas, jusqu’à présent, si nombreux parmi les recrutements de l’année 2011.

    Les jeunes ont été moins recrutés en CDI en 2011 par rapport à 2002, d’après le diagnostic portant sur la situation de l’emploi des jeunes et des seniors dans les sociétés d’assurances adhérentes de la FFSA et du Gema, réalisé par l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance. En effet, les nouveaux entrants de moins de 26 ans recrutés en CDI étaient 1.815 en 2002 contre 1.238 en 2011. Les jeunes ont représenté en 2011 10,2% des recrutements totaux de la branche assurance. Selon la répartition par métiers de ce rapport, ils étaient 47,4% à avoir intégré le métier de la distribution et développement commercial contre 26,7% en gestion des contrats ou prestations.

    Plus généralement, Norbert Girard, secrétaire général de L’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance, explique que peu de recrutements ont porté sur des jeunes de 20-25 ans. “En général, la branche assurance (FFSA – GEMA) embauche plutôt des jeunes qui ont déjà eu une expérience professionnelle. La moyenne d’âge de branche est légèrement au dessus de 28 ans ce qui suppose qu’indépendamment de leur niveau de formation initiale, ces personnes ont déjà acquis une première expérience professionnelle”.

    Évènement de taille, en début de semaine, le 22 avril, la FFSA et le Gema ont signé le premier contrat de génération de branche avec pour objectif de recruter 2.000 jeunes en CDI en trois ans.

    Mission d’insertion des jeunes

    Chez April (branche courtage), un quart des collaborateurs ont moins de 26 ans, soit 850 personnes en CDI. “Les métiers de la relation client sont ouverts à tous sans nécessairement l’expérience en assurance, explique Emilie Bertrand, responsable emploi et image employeur chez April. Ainsi, cela permet à des jeunes d’apprendre un nouveau métier et particulièrement pour les jeunes en difficulté. Nous avons créé en 2012 le dispositif “1ère marche vers l’emploi”, parcours de formation pour les jeunes en difficulté d’accès à l’emploi (via un dispositif Préparation Opérationnelle à l’Emploi cofinancé par Pôle Emploi et Agefos). A l’issue de 400 heures de formation, il permet d’intégrer un poste de chargé de relation clientèle sédentaire ou en agence au sein du groupe. Le diplôme valide la capacité professionnelle en Assurance niveau 2, et les compétences comportementales (relation client et vente)”.

    L’alternance largement représentée dans la branche

    En général, toutes branches confondues, les contrats d’alternance viennent rajeunir la moyenne d’âge. “Que ce soit sur les contrats d’apprentissage ou de professionnalisation, les alternants représentent en 2011, 20.3% des recrutements totaux (branche assurance), poursuit Norbert Girard. Il y a donc 1/5ème des recrutements qui sont des alternants”.

    Les entreprises sont donc très enclines à “caster” ce type de personnel car l’alternance permet d’identifier  un jeune que l’on voudra garder par la suite et de lui apprendre, parallèlement à sa formation initiale son métier à travers une approche très opérationnelle. “Si on fait la comparaison entre une personne qui aura un diplôme (quelque soit le niveau) et quelqu’un qui possède ce même diplôme par la voie de l’alternance, on se rend compte que les alternants ont une maturité professionnelle qui est beaucoup plus développée.”

    L’avantage aussi d’avoir un collaborateur alternant, et il ne faut pas se mentir, c’est son coût salarial. A Monsieur Girard de poursuivre :  “c‘est sûr que c’est une personne qui coûte moins chère que les autres en même temps il faut bien prendre en compte qu’un alternant est tout de même beaucoup moins productif que quelqu’un que l’on a à temps complet. Ça demande aussi beaucoup de temps aux personnes encadrantes pour les accompagner dans leur parcours. De fait, d’un côté, les entreprises réalisent des économies salariales mais dans la réalité le coût supporté est plus important”.

    Que pensez-vous du sujet ?