Résultats 2014 : la Caisse des Dépôts veut peser plus dans la stratégie de ses filiales

La Caisse des Dépôts (CDC), qui présentait jeudi ses résultats annuels, a annoncé son intention de peser davantage dans la stratégie de ses filiales et va exiger plus de transparence dans les rémunérations de leurs dirigeants.

Deux filiales, Icade et CDC Entreprise (qui n’existe plus aujourd’hui) ont été épinglées ces derniers mois par la Cour des comptes pour des problèmes de gouvernance et de rémunération. “J’ai bien entendu les critiques de la Cour des comptes sur les gestions passées. Désormais la CDC n’aura plus une fonction de suivi mais de pilotage de ces filiales”, a indiqué jeudi Pierre-René Lemas, directeur général du groupe arrivé à sa tête en juillet dernier.

La Caisse compte fixer les orientations stratégiques des filiales où elle est majoritaire mais aussi demander le plafonnement à 450.000 euros par an des salaires des dirigeants, à l’instar de ce qui se pratique dans les entreprises publiques.

Le détail des rémunérations des dirigeants sera rendu public et le conseil de surveillance de la Caisse accueillera désormais un comité de rémunération. La foncière Icade, dont l’équipe dirigeante a changé en février, devra ainsi davantage prendre en compte son rôle d’aménagement du Grand Paris, une mission mise au second plan ces dernières années, selon M. Lemas.

Autre filiale qui fera l’objet d’une attention renforcée cette année: CNP Assurances, qui conduit en ce moment des discussions avec la Banque Postale sur le renouvellement d’un partenariat commercial majeur. La Caisse veillera également à la diversification de son modèle vers d’autres produits d’assurances (assurance emprunteur, prévoyance), a précisé Franck Silvent, directeur du pôle finances, stratégie et participations.

La Caisse nourrit aussi de grandes ambitions sur Transdev, revenu dans le vert après plusieurs années de pertes liées à la compagnie maritime SNCM, et souhaite soutenir son développement en France et à l’international dans un cadre actionnarial renouvelé, selon M. Silvent.

Pour la Compagnie des Alpes, qui exploite domaines skiables et destinations de loisirs (Parc Astérix, Walibi, musées Grévin, Futuroscope…), l’arrivée de nouveaux actionnaires est envisagée. A côté des filiales, la Caisse, qui est le bras financier de l’Etat, vise 20 milliards d’euros d’investissements et l’octroi de 100 milliards d’euros de prêts dans les 5 prochaines années.

Transition énergétique et infrastructures font partie des domaines prioritaires : ainsi, quand la loi le permettra, la Caisse se portera candidate au rachat des aéroports mis en vente par l’Etat, comme elle l’avait fait pour l’aéroport de Toulouse, a indiqué M. Lemas.

L’an dernier la CDC a dégagé un bénéfice net de 1,79 milliard d’euros, en baisse de 16% par rapport à 2013 où il avait été gonflé par des plus-values liées à la constitution de Bpifrance. Le résultat net récurrent, qui reflète mieux l’activité du groupe, est de son côté en légère hausse, à 1,46 milliard d’euros, porté à la fois par les bonnes performances du Fonds d’épargne et des filiales de la Caisse.

Le Fonds d’épargne, qui gère les encours centralisés du Livret A et du LDD, a vu son bénéfice net quasiment doubler, à 820 millions d’euros, soutenu par la baisse des taux de rémunération de ces produits d’épargne et par la bonne tenue du portefeuille d’actifs financiers.

En 2014, les encours ont progressé de 200 millions d’euros, pour s’établir à 243,5 milliards d’euros en fin d’année. Ces dépôts permettent à la CDC d’octroyer des prêts aux collectivités (3,6 milliards de prêts signés en 2014), au logement social et à la politique de la ville (16,7 milliards d’euros signés l’an dernier) et au financement des infrastructures durables (100 millions signés en 2014).

Si les prêts suivent leur dynamique, la Caisse pourrait songer à recentraliser une partie de cette épargne gérée par les banques, a indiqué le président de sa commission de surveillance, Henri Emmanuelli.

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