Résultats 2010 : AIG renoue avec les bénéfices principalement grâce à ses cessions

L’assureur américain AIG a publié jeudi un bénéfice annuel net de 1,58 milliard de dollars pour 2010, grâce à un gain de 2,30 milliards de dollars sur le seul quatrième trimestre, obtenu principalement grâce à ses cessions.

Le groupe a précisé que ces résultats tenaient compte de la provision de 4,1 milliards de dollars liée au renflouement de sa filiale dommages Chartis, annoncée au début du mois.

Durant le trimestre, cette charge a été plus que compensée par des gains de 17,6 milliards de dollars dus à diverses cessions, notamment l’entrée en Bourse de la filiale asiatique AIA réalisée fin octobre, et un gain de 4,1 milliards de dollars sur la vente d’ALICO, filiale américaine d’assurance-vie. Ces cessions ont servi à rembourser une facilité de prêt de la Réserve fédérale de New York.

Hors éléments exceptionnels, l’assureur, désormais détenu à 92% par le Trésor, affiche en revanche une perte par action de 16,20 dollars, moins marquée que ne l’avaient craint les analystes (16,98 dollars). Sur l’année la perte par action représente 6,57 dollars, bien moins que les 15,98 dollars attendus.

Ces résultats contrastent fortement avec la perte de 12,24 milliards de dollars affichée pour l’année 2009, dont 8,87 milliards de dollars pour la seule période octobre-décembre 2009. “En 2010, nous avons dit que nous réalignerions AIG pour faire croître nos activités et en fin de compte rembourser le contribuable américain. Nous restons extrêmement reconnaissants aux contribuables et avons fait des progrès importants depuis janvier 2010 pour gagner notre indépendance”, a commenté dans un communiqué le directeur général Robert Benmosche.

Le Trésor des Etats-Unis a augmenté en janvier sa part dans le capital de l’assureur à 92%, aux termes d’un plan de restructuration de la dette et du capital, mais prévoit de sortir du groupe au fil du temps, en fonction des conditions du marché.

Une offre publique de vente portant sur une portion des parts de l’Etat pourrait intervenir au mois de mai, indiquait jeudi soir le New York Times.

Symbole des excès de la finance ayant mené à la crise, AIG avait été sauvé de la faillite en septembre 2008 grâce à un prêt de la banque centrale, complété ensuite par d’autres interventions des pouvoirs publics. La stabilisation du groupe a mobilisé au total près de 180 milliards de dollars de fonds publics.

“En 2011, tandis que nous émergerons de notre restructuration, nous nous attacherons à faire croître nos activités qui sont déjà solides (aux Etats-Unis) et dans le monde”, a ajouté M. Benmosche, promettant de mettre l’accent sur les économies de coûts.

AIG s’est engagé depuis plus de deux ans dans un démantèlement qui l’a vu se replier principalement sur l’assurance dommages (Chartis), l’assurance-vie et assurance retraite aux Etats-Unis (SunAmerica Financial Group), les services financiers, et la location d’avions (ILFC).

Chartis a enregistré au quatrième trimestre une perte d’exploitation de 4 milliards de dollars, due essentiellement au renforcement de ses réserves, et SunAmerica Financial Group un bénéfice d’un milliard de dollars.
ILFC a enregistré une perte de 606 millions de dollars, correspondant à des dépréciations d’actifs dues à des prévisions de demande en baisse pour ses appareils.
L’activité purement financière (Capital Markets), qui s’est engagée dans le démantèlement progressif de ses portefeuilles, a enregistré un bénéfice de 292 millions de dollars. Quant à l’activité de garantie de prêts hypothécaires, United Guaranty Corporation (UGC), elle a enregistré un bénéfice de 154 millions de dollars.

L’action gagnait 1,41% à 41 dollars dans les échanges après la clôture de la Bourse de New York.

New York, 24 février 2011 (AFP)

Que pensez-vous du sujet ?