Stress-tests : Une Europe vulnérable, un marché français résilient

L’Eiopa a publié les tests de résistance pratiqués par quelque 236 assureurs européens. Il en ressort une vulnérabilité aux taux bas. Le marché français est qualifié, lui, de résilient par l’ACPR.

Le menace de taux d’intérêt bas est bien réelle sur les assureurs au niveau européen. L’Eiopa a ainsi publié les résultats des tests de résistance menés par 236 acteurs représentant 77% des provisions techniques vie est santé hors unité de comptes. Ces derniers devaient appliquer deux chocs principaux dans leur exercice. Le premier scénario correspondait à une situation de taux bas caractérisée par la baisse des rendements à long-terme, dit low-for-long. Le second scénario combinait une hausse soudaine des primes de risque à une baisse des taux et à une chute des marchés d’actifs, le double hit.

Au niveau européen, l’Eiopa conclut que les organismes sont convenablement capitalisés avec un ratio de solvabilité de 196% en moyenne (136 % si les mesures du paquet « branches longues » sont exclues). Pour autant, le superviseur note que les deux scénarios ont des effets significatifs. Le premier conduirait ainsi à une baisse de 100Mds d’euros de l’excédent actif sur passif pour l’ensemble des 236 assureurs. La survenue d’un double hit serait plus violente avec une chute de 160Mds d’euros de cet excédent.

L’Eiopa recommande par conséquent les régulateurs nationaux à encourager la prudence dans la politique de gestion des actifs des organismes d’assurance. « Les résultats des tests de résistance menés cette année par l’EIOPA ont confirmé les importants défis provoqués par l’environnement macroéconomique actuel”, a souligné le président de l’institution, Gabriel Bernardino.

En France, les assureurs vie qui ont participé à ces tests présentent le même ratio moyen de solvabilité que l’ensemble des acteurs européens : 196%. Il est en revanche supérieur si l’on retire les mesures « branches longues » (152%). « L’analyse exhaustive des données remises à l’ACPR depuis l’entrée en vigueur de solvabilité 2 au 1er janvier 2016 confirme la bonne solvabilité du marché français », indique l’ACPR.

L’autorité de contrôle souligne par ailleurs que la variation absolue du ratio actif sur passif pour les acteurs français reste inférieure à la moyenne européenne, avec -1,34 dans le cadre du low-for-long et -1,38 dans le scénario du double hit.
La variation relative de l’excédent des actifs sur les passifs s’établit à -32,1% dans le cas du double hit et -21,8% pour le low-for-long, ce qui est « très légèrement supérieure à la moyenne européenne », précise l’ACPR.

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