Avec un chiffre d’affaires et un résultat 2020 en baisse à cause la crise sanitaire, Covéa travaille désormais à l’élaboration d’un nouveau plan stratégique à horizon 2024. Pour le groupe mutualiste, qui coiffe les marques MMA, Maaf et GMF, la réassurance reste un segment de développement.
Après avoir livré une première tendance en début d’année, Covéa vient de présenter ses résultats 2020 consolidés. Impacté par la crise sanitaire, le groupe mutualiste voit son chiffre d’affaires baisser de 4,5% à 16,6Md d’euros, tout comme son résultat net, divisé par deux sur l’exercice, à 415M d’euros (contre 858M en 2019). Le ratio de solvabilité de Covéa, en diminution de 12 points à 394% (contre 406% l’an dernier) reste toutefois à un niveau extrêmement solide sur le marché.
Avec 11,6 millions de sociétaires en portefeuille à fin 2020, Covéa fait état d’une baisse sensible du nombre de résiliations et une croissance de 50.000 de sociétaires sur l’exercice. « Nous avons exercé notre métier avec empathie et alloué 457M d’euros à des gestes de solidarité variés en 2020 (ndlr : voir plus bas dans l’article) pour être au plus près des attentes de nos sociétaires et clients », explique Thierry Derez, le PDG du groupe mutualiste.
L’assurance de personnes en baisse
Dans le détail, Covéa voit le chiffre d’affaires de son activité biens et responsabilités baisser de 0,7% à 9,6Md d’euros. « Hors effet Covid-19, le chiffre d’affaires IARD est en progression de 0,7%, notamment grâce à la bonne tenue de nos réseaux », pointe Maud Petit, directrice générale finances du groupe. Le marché des particuliers voit son chiffre d’affaires progresser de 1,2%, porté par la MRH, quand celui des pros/entreprises diminue de 0,4%.
Côté assurance de personnes, le chiffre d’affaires du mutualiste est en recul de 8% à 5,2Md d’euros, « principalement à cause de l’assurance vie où la collecte brute est en baisse de 16,2% », note ensuite Maud Petit. Covéa enregistre par ailleurs une collecte brute en UC en progression de 5,7% sur l’année, ce qui lui permet de dépasser les 20% d’unités de compte dans son stock. « En santé / prévoyance, qui pèse pour 2,4Md d’euros de CA, les primes acquises sont en hausse de 3,4%, aussi bien sur les contrats collectifs qu’individuels », poursuit la directrice générale finance.
A l’international enfin, le chiffre d’affaires est en repli de 12,4% à 1,9Md d’euros, soit 11,4% de l’activité totale du groupe.
Ratio combiné dégradé
Covéa, qui coiffe les marques MMA, Maaf et GMF, a également décliné l’ensemble des mesures de solidarité prises durant l’année pour faire face à la crise Covid. Ainsi, le mutualiste a versé 231M d’euros d’indemnités de crise sanitaire, 107M d’euros de remises commerciales sur primes et 25M d’euros d’extensions de garantie, de dons financiers et de mesures de soutien aux prestataires.
Par ailleurs, le groupe a versé plus de 60M d’euros de contribution covid et plus de 33M d’euros au fonds de solidarité FFA. « Sur les 457M d’euros des gestes alloués à ses sociétaires durant la crise, près de 360M d’euros ont été mis en jeu par nos trois marques de leur propre initiative », indique pour sa part Laurent Tollié, directeur général de la relation client.
L’ensemble de ces mesures vient évidement grever le ratio combiné non-vie du groupe mutualiste qui passe de 98,1% en 2019 à 100,8% en 2020. « Le montant des sinistres, net de réassurance, s’élève à 456M d’euros sur l’exercice, essentiellement dû aux pertes d’exploitation », précise Maud Petit, qui ajoute que le niveau de fonds propres du groupe s’établit à 16,4Md d’euros (contre 16M d’euros l’an dernier).
Un nouveau plan stratégique en préparation
En parallèle de la présentation de ses résultats, Covéa a également dévoilé ses perspectives de développement pour les exercices à venir. « Nous sommes aujourd’hui dans un climat de fortes incertitudes, tant sur les défaillances d’entreprises que sur les risques climatiques », rappelle Paul Esmein, le directeur général adjoint du groupe.
Ce dernier indique travailler actuellement à l’élaboration du futur plan stratégique 2022-2024, qui mettra notamment l’accent sur l’accompagnement humain des sociétaires. Covéa est également en réflexion sur la typologie et l’ampleur de son exposition aux risques suivant les branches. « Nous n’avons pas identifié de risques sur lesquels nous souhaitons nous retirer mais nous allons sans doute devoir procéder à un ajustement de certains de nos contrats en fonction de nos expositions », ajoute Paul Esmein.
Côté réassurance, sur lequel le groupe est très actif ces derniers mois, « nous n’avons jamais caché notre intérêt pour ce sujet et il n’y a pas de changement sur ce point », lance ensuite le DGD du groupe. « Mais cela ne passe uniquement par de la croissance externe. Nous avons aussi une activité de réassurance de personnes conséquente en France, ainsi que des expositions avec Exor (actionnaire de Partner Re). C’est un sujet protéiforme et nous sommes en réflexion sur ces différentes activités. La réassurance reste donc un segment qui nous intéresse », conclut Paul Esmein.
