Résultats 2012 : L’assurance-vie plombe les assureurs français comme en 2011

Le chiffre d’affaires de l’assurance en France baisse de 4% en 2012. L’assurance-vie est en décollecte sur l’année de 3,4Mds d’euros. Hors épargne, le secteur résiste bien à la crise.

A l’image de l’année 2011, l’assurance en France a connu une année difficile en grande partie à cause de l’assurance-vie. Avec un niveau de cotisations encaissées de 182,3Mds d’euros, le secteur de l’assurance perd 4% de chiffre d’affaires par rapport à 2011. Dans le détail, les assurances de personnes baissent de 6%, à 132,5Mds d’euros de cotisations, tandis que les assurances de biens et responsabilités augmentent de 4% à 49,8Mds d’euros. Dans le même temps, les prestations et les sinistres ont augmenté de 2% à 165,8Mds d’euros.

Le secteur souffre surtout de la baisse sensible de la collecte en assurance-vie, qui atteint 8% et porte le total des cotisations acquises à 114,2Mds d’euros. En 2011, la collecte brute avait chuté de 14% déjà. Enfin, le niveau de 2012 est à rapprocher avec les 120,7Mds d’euros de 2005 première année à franchir le cap des 120Mds d’euros de collecte. Il peut également être rapproché des 122,4Mds d’euros de 2008, année de crise et premier fort fléchissement de la collecte.

Les livrets principaux concurrents

Si la collecte nette du produit est négative sur l’année, avec un chiffre de 3,4Mds d’euros, le mois de décembre n’a pas dérogé à la règle, avec une très faible collecte positive de 200M d’euros.
« Pour la première fois depuis que les statistiques existent, le chiffre de la collecte nette en assurance vie est négatif en 2012. Le Livret A et le LDD (livret de développement durable) ont collecté plus que l’assurance-vie et les explications découlent de ces observations », a justifié Bernard Spitz, président de la FFSA. « L’assurance-vie a été en concurrence avec les relèvements des plafonds des livrets bancaires », a-t-il ajouté lors de la présentation des résultats. En 2012, la collecte nette de l’épargne règlementée a atteint 49,2Mds d’euros, un record puisque deux fois supérieure à 2008 (23,3Mds d’euros).

A ces phénomènes de concurrence bancaire – les banquiers ont réorienté une partie de l’épargne vers les livrets dès le début de l’année 2012 – se sont ajoutées des causes socio-économiques. « L’attentisme des ménages, la prudence, l’incertitude fiscale et le besoin de liquidité ont pesé sur l’assurance-vie », détaille la FFSA.

Le « cœur de métier » résiste bien

Reste que derrière l’assurance-vie, les branches de l’assurance sont toutes dans le vert : les cotisations en santé et accidents progressent de 5% à 18,3Mds d’euros, de 4% en biens et responsabilités avec une évolution similaire entre particuliers (+4% soit 29,6Mds d’euros) et professionnels (+3,5% – 20,2Mds d’euros).

Dans le détail des assurances de biens, l’automobile enregistre une hausse de 3%, la PRH de 6%, la RC Générale de 4% et les dommages aux biens professionnels de 3%. Seule la construction est en baisse à -1%, mais maintient son niveau de cotisation à 2,4Mds d’euros.

Ces chiffres sont à modérer toutefois avec la sinistralité qui est restée forte en 2012. Le ratio combiné s’établit ainsi à 106%, contre 99% en 2011. Comme en 2011, la France a été épargnée en termes de sinistralité lourde, à l’inverse du reste du monde. Mais à l’inverse de 2011, la sinistralité est orientée à la hausse, de 4%, alors qu’elle avait baissé en 2010 et 2011. « La sinistralité reste forte malgré l’absence de catastrophes naturelles de grande ampleur […] Le montant provient du très long épisode de froid de février 2012, de la hausse du coût moyen en incendie et des cambriolages », confie Jean-François Lequoy, secrétaire général de la FFSA.

Malgré tout, les activités d’assurance non-vie restent positives. Sans l’assurance-vie, le bilan de l’année 2012 tendrait à une hausse de 4% des cotisations, et le fort développement de la santé et de la prévoyance montrent que le marché, tout mature qu’il est, laisse des opportunités aux assureurs.

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