Réassurance / Japon : Le séisme va impacter les résultats annuels de Munich Re

Le premier réassureur mondial Munich Re a estimé mardi soir que le séisme suivi d’un tsunami au Japon lui coûterait au minimum 1,5M d’euros, l’obligeant à réviser à la baisse son objectif de bénéfice net pour 2011.

Cette première estimation de ses pertes, avant impôt, « est uniquement basée sur des projections », a indiqué Munich Re dans un communiqué, jugeant qu’au regard de « l’étendue des destructions, des possibles répliques et de la difficulté des opérations de déblaiement” il faudra plusieurs semaines avant qu’une évaluation plus précise puisse être effectuée.

L’impact de la catastrophe japonaise et de l’interruption de la production industrielle du pays sur l’économie mondiale doit aussi encore être évalué, a ajouté Munich Re. Soulignant que le premier trimestre de l’année avait déjà été marqué par le tremblement de terre en Nouvelle-Zélande et les intempéries en Australie, Munich Re a calculé que le coût total de ces catastrophes naturelles excédait pour lui plus de 2,5Mds d’euros (après rétrocession et avant impôt), soit « bien plus que ce qui était attendu pour cette période ».

« Cela signifie que l’objectif de bénéfice net pour 2011 d’environ 2,4Mds n’est plus réalisable », en a conclu le groupe de Munich (sud). En 2010, Munich Re avait réalisé un bénéfice net de 2,4Mds d’euros et avait annoncé en février prévoir un bénéfice stable pour 2011 « si l’impact des catastrophes naturelles du reste de l’année demeure inférieur aux attentes ».

« Le tremblement de terre (du 11 mars) est non seulement le plus fort jamais enregistré au Japon, il est également le quatrième plus grave jamais mesuré dans le monde », a souligné Torsten Jeworrek, directeur de la branche réassurance du groupe, cité dans le communiqué. « Cela éclaire sur l’étendue des dégâts et la souffrance endurée », a-t-il ajouté.

Les pertes enregistrées résultent des contrats dans les activités commerciales et non de la destruction de bâtiments résidentiels, a expliqué Munich Re. Le groupe a précisé que la couverture de ces derniers était assurée par le gouvernement japonais associé aux compagnies d’assurance du pays et ne pouvait être transférée sur le marché international de la réassurance, à l’exception des couvertures placées auprès d’assureurs mutualistes.

Il a ajouté que le secteur des assurances ne serait pas « significativement affecté » par l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima. Lundi, le réassureur Swiss Re avait estimé les coûts occasionnés par la catastrophe japonaise à 1,2Md de dollars (847M d’euros) et souligné que les installations nucléaires n’étaient pas assurées contre les séismes et les incendies provoqués par ce type d’événements.

Francfort (Allemagne), 22 mars 2011 (AFP)

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