Pharmacovigilance / Réforme : Moins de médicaments sur le marché

Le projet de loi sur le médicament, présenté lundi matin en Conseil des ministres « clarifie les relations entre le monde de la santé et l’industrie », a déclaré le ministre de la Santé Xavier Bertrand sur RTL.

« Une réforme radicale, une réforme rapide » a déclaré le ministre de la Santé Xavier Bertrand, qui souhaite qu’il y ait un avant et un après Mediator.  « On ne mettra plus sur le marché un médicament que si vraiment il apporte quelque chose par rapport à ce qui existe », a indiqué le ministre. « Surtout, s’il y a des effets indésirables d’un médicament, des effets indésirables importants, il ne faudra plus hésiter à le retirer du marché » a-t-il ajouté.

Le problème du conflit d’intérêt avait également été présenté comme un pilier de la réforme par le ministre de la Santé.  « Quand il y aura des interrogations sur un médicament, le doute devra bénéficier aux patients et non plus aux laboratoires », a par ailleurs déclaré le ministre dans un entretien au quotidien Le Figaro, ajoutant sur RTL qu’on allait « tout savoir ».

« Un Sunshine Act à la française »

« Il y aura, un peu comme cela s’est fait aux Etats-Unis, le Sunshine Act à la française : toutes les sommes versées par l’industrie pharmaceutique à tous les acteurs de santé, que ce soit les médecins, les experts, les sociétés savantes, les associations de patients, tout devra être déclaré au premier euro », a déclaré le ministre.

De son côté Dr Irène Frachon la pneumologue qui avait mis à jour les risques du Mediator a reconnu dans le projet de loi « la promesse d’une meilleure gestion des conflits d’intérêt entre les experts et l’industrie » dans un entretien accordé au Journal du dimanche. Elle a toutefois déploré un « texte timide sur le rôle des visiteurs médicaux ».

La formation des médecins toujours « financée par l’industrie »

La pneumologue a également regretté que la question du financement de la formation des médecins ne soit pas abordée. Or, leur formation continue est « majoritairement financée

par l’industrie ». Et pour la formation initiale, ce sont « les labos qui payent le pot de thèse de nos internes, prennent en charge leurs frais d’hébergement en cas de séminaires ou de congrès, sans parler du financement de leurs bourses de recherche », ajoute Irène Frachon.

« On ne peut pas former les praticiens indépendants de demain en nourrissant des conflits d’intérêts au berceau », s’inquiète-t-elle. Mme Frachon juge que « la chasse aux pratiques douteuses, au lobbying agressif, ne pourra qu’encourager la véritable innovation ».

 

(Avec AFP)

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