Assurance vie : Six représentants des candidats à la présidentielle face à l’Afer

Afer
Laurent Saint-Martin, Philippe N’Guyen, Vijay Monany, Hadrien Toucel Guillaume Duval eet Xavier Bertrand se sont exprimés face à l'AFER.

Lundi 14 mars, six représentants de candidats qualifiés débattaient aux assises de l’Afer sur les questions de succession, fiscalité et d’assurance vie. L’actuel président de la République s’engage à ne pas “toucher” à l’assurance vie et à ne pas augmenter la taxation des héritages, annonçant même des allègements pour certains. 

Tandis que les candidats étaient interrogés sur TF1 sur l’avenir du pays en temps de guerre, l’Association française d’épargne et de retraite (Afer) recevait six représentants des douze candidats qualifiés pour le premier tour de la présidentielle. Interrogés sur les questions de droit de succession, de fiscalité et d’assurance vie, le représentant du président en exercice, de Valérie Pécresse, de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour, de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot se sont prêtés au jeu et ont répondu face à 2.000 adhérents présents.

La centre et la droite s’entendent sur la taxation des héritages

Venus exposer les grandes lignes de leur programme en matière de politique d’épargne, les représentants des candidats à l’élection présidentielle ont tout d’abord tenté de définir leur positionnement en ce qui concerne la fiscalité des successions. À ce sujet, Laurent Saint-Martin, député, rapporteur général de la commission des finances et représentant d’Emmanuel Macron a répondu : « Il n’y aura pas, si Emmanuel Macron devient président de la République, une augmentation des droits de succession, il y aura même des allègements sur les transmissions populaires et moyennes sans chamboulement sur le contexte existant ». Il a ajouté : « Le sujet du droit successoral est un sujet plutôt sociétal que fiscal ».

Même son de cloche du côté des représentants de Valérie Précresse, de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour. Ils se sont engagés à ne pas augmenter la taxation des héritages, annonçant également des allègements pour certaines classes et de nouvelles exonérations pour les donations. « Nous estimons les grands économistes que sont Oliver Blanchard et Jean Tirole mais nous souhaitons néanmoins un niveau d’imposition plus clément par rapport à nos partenaires de l’OCDE. La fiscalité successorale ne doit plus être un impôt sur la mort », a conclu Philippe N’Guyen, présent sur scène au nom de Marine Le Pen.

À l’inverse, les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot prévoient une hausse d’imposition sur les héritages dépassant 120.000 euros pour Hadrien Toucel, représentant de la France Insoumise et 200.000 euros pour Guillaume Duval, présent pour le Groupe des Verts.

Pas touche à mon assurance vie !

Le président de l’association aux 770.000 épargnants, Gérard Bekerman, a ensuite souhaité mettre en lumière les intentions des candidats concernant l’assurance vie. À ce sujet, les représentants d’Emmanuel Macron, de Valérie Pécresse, de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour ont répondu ne pas souhaiter remettre en cause la spécificité du contrat d’assurance vie. Plus particulièrement, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ont fait entendre qu’ils n’intégreraient pas l’assurance vie à la dévolution successorale.

Sur ce sujet, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et représentant de la candidate du parti Les Républicains, a lancé : « Et puis quoi encore ? Il faut garder la spécificité de l’assurance vie. Pour Valérie Pécresse c’est très clair, il n’est pas question de toucher à un demi-cheveu du système d’assurance vie ».

Que faire de la sur-épargne ?

Bien qu’elle montre des signes de ralentissement, l’accumulation d’épargne reste un sujet significatif pour la prochaine élection présidentielle. La Banque de France recensait un surplus d’épargne fin octobre 2021 de plus de 187Mds d’euros. Face à ce constat, Gérard Bekerman, président de l’Afer, a demandé au candidat quelle serait la politique mise en place à ce sujet.

« En fiscalité, nous proposons un grand projet révolutionnaire, c’est la stabilité », explique Laurent Saint-Martin. Alors que le représentant du président actuel prône un horizon dégagé, il précise sa volonté de baisser les impôts de production pour les entreprises. De son côté, le parti de Marine Le Pen propose de créer un fonds souverain français permettant aux épargnants d’investir dans des projets liés à l’infrastructure, l’environnement, la technologie et pouvant ainsi renforcer les fonds propres des entreprises. La gestion de ce fonds serait confiée à la Caisse des dépôts, qui est elle-même placée sous l’égide du Parlement.

De son côté, Xavier Bertrand, représentant de Valérie Pécresse, a affirmé vouloir accroître le nombre de donations, possible tous les 6 ans et rehausser les plafonds de celles-ci afin de « fluidifier l’économie ». Il a également exprimé son souhait d’inscrire dans la Constitution le principe de non-rétroactivité des règles fiscales.

Bekerman se positionne

Pour conclure, Gérard Bekerman a rappelé que le « seul candidat de l’Afer » était l’épargnant. Défenseur de l’assureur vie qu’il considère comme un « trésor national », il a tout de même précisé : « Je verrais bien Laurent Saint-Martin ministre des Finances, parce qu’il ne touche pas à la fiscalité de l’assurance vie et il n’envisage pas d’intégrer à la dévolution successorale l’assurance vie. Le représentant du président qui tient de tels propos, ça s’écoute ! ». Le président n’a pas manqué de pointer du doigt les propositions similaires faites par les parties de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour.

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