MRFP : François Hollande absent à l’ouverture de l’audience

Le président Hollande a été invité par les avocats de parties civiles à venir déposer mercredi matin en ouverture du procès en appel de l’ancien dirigeant de la Mutuelle de retraite de la fonction publique (MRFP), René Teulade, mais n’était pas présent à l’audience.

L’avocat Stéphane Bonifassi a expliqué avoir transmis cette invitation par huissier afin que M. Hollande vienne déposer et contribue ainsi à “la manifestation de la vérité”. La présidence a bien accusé réception du courrier, a précisé le conseil, qui représente les intérêts du Comité de défense des adhérents et anciens adhérents du Cref et du Corem, deux régimes de retraite complémentaire gérés par la MRFP et l’Union mutualiste de retraite (UMR), son successeur.

Il avait déjà envoyé au président un premier courrier, dans le même sens, en mai, avant le renvoi du procès. En octobre 2012, soit après la condamnation en première instance de M. Teulade, le chef de l’Etat avait rendu hommage à M. Teulade, auquel il s’était dit lié par “une fidélité corrézienne“. Aujourd’hui Sénateur-maire d’Argentat (Corrèze), M. Teulade a été le suppléant de M. Hollande lorsqu’il était député.

Cet hommage nous a surpris“, a expliqué Me Bonifassi. D’où cette invitation, qui “n’a rien de saugrenu“, a-t-il justifié. En mai, date de l’envoi du premier courrier, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, avait déclaré que “la manifestation de la vérité” ne passerait “pas nécessairement” par un témoignage de M. Hollande.

Peu après, l’Elysée avait rappelé que le président de la République ne pourrait “pas déférer à l’acte qui (avait) été délivré“. L’avocat général, Dominique Gaillardot, a rappelé que l’article 67 de la Constitution énonçait qu’un président de la République en exercice ne pouvait être cité comme témoin durant un procès. Il a également souligné que le terme “invitation” à témoigner n’existait pas dans le code de procédure pénale.

En rendant hommage à René Teulade pour la mission qu’il avait eu à la tête de la Mutualité, le président de la République a parfaitement contribué à la manifestation de la vérité“, a estimé Jean-René Farthouat, le conseil de l’ancien ministre des Affaires sociales. “Si un courrier (de réponse émanant de la présidence de la République) parvenait dans cette grande maison, nous vous le dirions“, a indiqué la présidente, Catherine Dalloz, pour clore le sujet et poursuivre les débats.

Il est reproché à René Teulade d’avoir profité entre 1992 et 2000 d’avantages indus, à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros, au détriment de l’ex-MRFP, qu’il a présidée de 1974 à 1992, avant d’en devenir président d’honneur.

Paris, 27 novembre 2013 (AFP)

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