Indicateur : Des femmes plus exigeantes en matière d’assurance

Un entretien professionnel.
Un entretien professionnel.

Les femmes ont un rôle pivot dans les familles : ces dernières sont « multidécideuses » et se soucient davantage que les hommes de la prévention ou de la solidarité au sein de leur foyer. Ces dernières demandent donc des solutions d’assurances plus adaptées et plus justes.

Le premier Observatoire des femmes et de l’assurance organisé par l’assureur Generali et Terrafemina (site internet d’information pour les femmes) a permis de mieux cerner le rôle et les attentes des femmes, notamment en matière d’appréhension des risques et d’assurance. Selon un baromètre CSA dévoilé pour l’occasion (effectué sur un échantillon représentatif de 400 femmes et 400 hommes, âgés de 25 à 69 ans), il apparaît qu’aujourd’hui, les femmes sont résolument plus actives au sein de leurs familles et beaucoup plus portées vers l’anticipation et la prévention des risques de leurs proches.

« La femme est aujourd’hui une “Hub Decider Women” », déclare Véronique Morali, présidente et fondatrice de Terrafemina. « C’est la nouvelle chef de famille, elle décide de tout et en tant que pivot familial elle se soucie de la protection de ses proches (parents, enfants). A cet égard, le secteur de l’assurance doit pouvoir traiter tous les aspects des risques liés aux femmes », ajoute-t-elle.

Des femmes plus protectrices que les hommes

L’étude CSA révèle par exemple que les femmes sont plus préoccupées par l’avenir des enfants (47% des sondées), la prise en charge d’un proche (37%) ou la santé (28%), alors que les homme restent globalement tournés vers le travail ou le fait de gagner de l’argent. Elles sont également axées vers la solidarité intergénérationnelle et n’hésitent plus à vouloir consacrer du temps pour leurs proches, notamment en matière de dépendance (80% des aidants sont des femmes). « Les femmes sont aujourd’hui dans l’action », déclare Bernard Sananes, président de CSA.

Besoin d’assurance et d’assistance

Ces femmes anticipent donc davantage les risques et axent leurs comportements sur la prévention. A ce titre, ces dernières ont des exigences plus poussées en matière d’assurance. Elles souhaitent une plus grande transparence dans la qualité de l’offre, et pour 72%, une couverture adaptée à leurs besoins, quitte à payer plus cher. Pour 55% des femmes, l’assureur doit être un expert, alors que l’homme est plus dans une relation de confiance avec sa compagnie.

En ce qui concerne les problématiques de dépendance, les femmes réclament aussi plus d’assistance, tant psychologique (information, écoute, aide aux démarches administratives) que physique (aide à domicile par exemple). « Il faut une plus grande aide aux aidantes », précise Nicole Pochat, directrice marketing chez Europ Assistance. « les femmes demandent également à ce qu’on anticipe leurs besoins et qu’elles puissent évoquer des sujets tabous comme le décès par exemple », ajoute-elle.

Enfin, en ce qui concerne la fin de la discrimination tarifaire entre hommes et femmes (arrêt de la Cour européenne de justice qui entrera en vigueur en décembre 2012), les assureurs vont devoir « séduire » les femmes avec de nouveaux arguments. « Cette décision va toucher nos stocks et les affaires nouvelles », déclare Brigitte Dubus, directeur veille technique chez Generali. Les assureurs doivent réfléchir à d’autres critères de segmentation et une autre forme de mutualisation. Il y a une réflexion à avoir autour de contrats plus justes », conclut-elle. Ce premier Observatoire des femmes et de l’assurance aura également mis en exergue le fait que 62 % de ces dames font confiance aux organismes d’assurances.

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