Fintechs, assureurs et banquiers… : travailler ensemble

Bernard LEBRAS

Edito – Newsletter Mars 2017

Les évolutions technologiques et réglementaires vont-elles améliorer la qualité des offres fournies aux clients par les établissements financiers ?

Les Fintech, de plus en plus nombreuses, proposent de démocratiser l’analyse patrimoniale, la connaissance client, le profilage, l’allocation d’actif, les arbitrages,… tout cela à partir d’algorithmes, de modèles … avec bien sûr un accès à distance (mobile first) et totalement dématérialisé. Objectivement séduisant, efficace, fiable… sans doute simple d’utilisation, du moins pour une certaine partie de la clientèle.

Et tout naturellement se pose la question de la taille de cette population suffisamment autonome pour utiliser seule ces outils. Mais aussi de la manière et du coût d’entrée en relation avec elle, de son potentiel financier et de sa rentabilité. C’est tout l’enjeu de la viabilité d’un modèle économique B to C et 100% digital.

A l’inverse les acteurs en place, banques de réseaux, CGPI,… mettent en avant la qualité de la relation humaine et le conseil personnalisé. Mais voient dans le même temps leur activité qui stagne, et les exigences réglementaires s’alourdir chaque jour.
Quand le réglementaire s’en mêle… C’est évidemment dans l’intérêt des épargnants, pour améliorer leur information, la transparence des produits et de la rémunération des intermédiaires. La mise en place de la réglementation RDR au Royaume Uni a fait chuter le nombre d’IFA (Independant financial advisers) de 47% entre 2006 et 2012. Aujourd’hui, ils ne traitent plus que les clients au-dessus de 150 000 £. Au dessous, les clients s’adressent à des distributeurs intégrés, avec souvent plus de frais, moins de conseil et moins d’offre de fonds.

Pour s’en sortir, ma conviction, qui guide notre stratégie actuelle, est que les acteurs en place et les nouveaux entrants ont tout intérêt à travailler ensemble.
Pour les acteurs en place, lutter contre les Fintech serait une erreur majeure, les ignorer ou vouloir les imiter en conservant l’organisation existante le serait tout autant.
La voie d’avenir ne peut être que la collaboration, l’importation et l’intégration de savoir-faire développés par d’autres, pour les mettre au service de ses clients, et en conquérir d’autres.

Bernard LEBRAS, Président – SURAVENIR

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