Edito : Quand la comparaison assure sa part du boulot

L’assurance est un petit milieu qui préfère le rester. Depuis quelques années, la mode est au regroupement, et ce ne sont pas les récentes déclarations de poids lourds du monde de la mutuelle santé qui viendront me contredire, mais elles apportent à mon moulin l’eau, ou plutôt le vent, de cette nouvelle donne.

La concentration, la collusion même parfois, entre les acteurs du secteur. L’assurance revêt des formes très particulières, si l’on s’étend vers le champ commercial. En effet, depuis maintenant cinq ans, très peu de gens s’offusquaient de la main mise « capitalistique » d’un géant de l’assurance sur un site de comparaison.

Depuis cinq ans, presque six, pourtant, ce même site de comparaison n’a cessé de gagner des clients assureurs, car nous sommes tous d’accord ici pour dire qu’un comparateur en ligne gagne de l’argent avec « l’intermédiation » qu’il réalise entre un prospect et un assureur, et que ses seuls clients sont donc des assureurs.

Or, voilà que flotte le vent de la sédition, partielle certes, mais réelle, dudit comparateur de son assureur actionnaire. Et pour se tourner vers la multitude qui plus est, vers ces marchés financiers plein d’inconnus et d’investisseurs institutionnels…

Ce qui est certain, c’est que la valorisation du comparateur devrait permettre une sortie haute en couleur de l’assureur, mais là n’est, finalement, pas la question.
La question serait plutôt de savoir pourquoi partir, alors que le mouvement semble s’inverser, alors que l’idée semblait bonne à beaucoup de monde !

On ne vire pas le patron !

Car il semblerait, il se murmure, il s’entend dire, de ci de là, que d’autres compagnies ou courtiers voient d’un très bon oeil une participation dans un comparateur. Car ils sont au centre des attentions. La révolution internet ayant démarré, et la vente sur Iphone de contrat n’étant encore qu’un gadget réservé à l’utopie de quelques têtes « pensantes » persuadées que l’immédiateté et la portabilité sont le summum de l’innovation, la réalité des chiffres et des faits est bien dans la comparaison.

Les internautes comparent, les internautes questionnent, les internautes s’informent (et tant mieux pour nous), puis les internautes concluent, parfois, de plus en plus, en passant par un comparateur, ce qui est quand même le meilleur moyen d’avoir sous les yeux trois à dix tarifs pour une situation.

Propriétaire d’un nouveau véhicule, j’en ai fait l’expérience grandeur nature – après l’avoir faite pour un dossier sur le site – et j’ai apprécié d’appeler ensuite mon agent en attendant son tarif pour voir s’il méritait encore ma confiance. Il – ou la compagnie – a fait l’effort de me convaincre, en très peu de temps et sans présenter ma carte de visite.

Digression mise à part, la réalité est bien que les comparateurs apportent des affaires. Et qu’un assureur ne peut plus, sauf cas exceptionnel, se passer d’être présent sur un comparateur et de concourir pour un profil de client. Alors pour éviter d’être un jour exclu pour des raisons plus ou moins claires de son nouveau débouché, il pourrait être tenté de prendre au moins une des brides du cheval.

Que pensez-vous du sujet ?

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