Edito : Internet est-il trop gros ?

Il est certain que l’assurance a toujours joué sur les peurs. La peur de perdre ses marchandises dans le naufrage d’un navire est l’origine même de l’assurance.

Il était donc logique qu’un service marketing zélé s’empare des peurs d’Internet, cette machine incontrôlable qui pille la culture, permet de radicaliser les jeunes et de salir la réputation des honnêtes citoyens, selon ce qu’en disent les médias généralistes peu appliqués à aller chercher plus loin.

 

Mais voilà, Internet n’est-il pas un peu trop gros pour un assureur ? Depuis qu’Axa s’est lancée dans l’assurance e-reputation inclus dans une GAV, à grand renfort de publicité en mass media – avec, avouons le, un goût et un angle particulier (cf photo ci-dessus) – l’assureur s’expose à la critique d’Internet. SwissLife avait réussi à passer à travers les gouttes de l’encre numérique des blogueurs, en se montrant discret, quitte à ne pas vendre beaucoup de son produit.

Mais cette fois-ci, les critiques sont virulentes. Blogs et médias en ligne notent peu à peu les garanties. Je ne vous colle pas les liens, je vous laisse faire les recherches.
Comme à chaque fois, les limites sont mises à jour, la double couverture également, les exclusions nombreuses aussi…

Tout cela tient de la particularité d’Internet qui est de donner la parole à tous ceux qui veulent bien la prendre. Imaginez donc que les experts d’assurances et d’assurés, les avocats des victimes, commentent à leur tour les produits d’assurance de biens et de responsabilités ? Avec les réseaux sociaux et leur partage rapide de l’information, c’est une traînée de poudre qu’il est bien difficile d’arrêter. En une nuit, un article de blog peut avoir été lu des milliers de fois.

Résultat, après avoir investi le champ médiatique, cible privilégiée des assureurs, le produit se retrouve sur le champ numérique, où les observateurs, les spécialistes ne manquent pas. Et là, c’est un coup sévère pour l’e-reputation… Au moins, tous les assureurs sont prévenus, eux qui regardent de plus en plus vers ce nouveau produit accessoire.

Reste une solution, que semble avoir choisi les entreprises dans de nombreux cas similaires : faire le dos rond et croiser les doigts pour que les clients ciblés ne soient pas d’aussi bons internautes, lecteurs et critiques. En même temps, c’est à mon avis, la seule typologie de prospects à acheter ces produits.

Que pensez-vous du sujet ?