Edito : Déshérence, contrôle et consommateurs

Cet édito n’est malheureusement pas l’interview vidéo de M. Jean-Marie Levaux, vice-président de l’ACPR qui n’a pas souhaité y prendre part, pour des raisons qui lui sont propres et que nous respectons. C’est une première, et sans aucun doute un cas isolé, dans le cadre des petit-déjeuners organisés par nos confrères de la Lettre de l’Assurance.

Car mardi 4 mars, le nouveau vice-président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, était l’invité du petit-déjeuner de la Lettre de l’Assurance, note qu’un effort est à faire “pour redorer l’image de l’assurance“. C’est tout à son honneur.

Sans citer de nom, le vice-président du gendarme de l’assurance est resté critique sur certaines pratiques du secteur, révélée pendant les contrôles que réalisent 200 contrôleurs. Au vue de l’activité de l’ACPR sur LinkedIn notamment, les recrutements continuent et si vous vous sentez l’âme d’un contrôleur, tentez votre chance.

La fusée ACPR est composée de suffisamment d’étages pour que les problèmes soient réglés avant d’être révélés au grand public. Mais, interrogé sur ses propos sur les contrats d’assurance-vie en déshérence lors de son audition devant la commission des Finances du Sénat, Jean-Marie Levaux n’a pas changé de discours.
C’est un point de vue personnel que j’ai exprimé” a-t-il voulu rappeler. “Juste avant mon audition, j’ai reçu un dossier” lié à un contrôle et j’ai trouvé ça “honteux et scandaleux“, “je n’ai aucun scrupule à le dire, et ce qui trouve que ce sont des mots trop forts ne connaissent pas le sujet“. Ou le connaissent trop bien, au contraire, ajouterai-je pour ma part.

L’ACPR a réalisé huit contrôles depuis 2010 sur ce thème” a-t-il confié, “c’est peu, mais il faut savoir qu’un contrôle dure neuf mois !“. Et de regretter que l’Acam ne se soit pas saisie du sujet. Un regret partagé, tant cette thématique n’est pas neuve et montre encore une fois le difficile exercice de transparence et les différences entre une fédération qui “affiche son soutient aux préconisations du député Eckert” et ses membres, peu enclins à inscrire le nom d’un bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie dans un logiciel informatique… Et quand, écrit en toutes lettres sur un contrat, le nom du bénéficiaire est une association vieille de 150 ans, connue et reconnue, il y a de quoi crier au scandale, vous en conviendrez.

Jean-Marie Levaux est bien conscient qu’il est de passage à la vice-présidence de l’ACPR, pour finir le mandat de Jean-Philippe Thierry. “Nous avons plus de 60.000 entités à contrôler” a-t-il expliqué à l’auditoire de cet événement. Compagnies, mutuelles, IP, intermédiaires en opérations d’assurances, auxquelles s’ajoutent toutes les composantes du monde bancaire, sont le sujet d’étude d’une autorité qui dépend de la Banque de France, comme s’est employé à le rappeler Jean-Marie Levaux. Une Autorité qui s’intéresse également beaucoup aux consommateurs, qu’elle doit protéger et qui, outre les contrôles, écoute les remarques sur les intermédiaires, agents ou courtiers.

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