Le marché des grands risques souffre encore d'un cycle tarifaire bas selon les assureurs, particulièrement pour les lignes dommages. Thierry van Santen, d'Allianz GCS, estime que ce « manque de prime » pour le marché est de plus de 20 %, mais s'appuie sur un portefeuille qui travaille « à long terme ».
Comment jugez-vous les neufs premiers mois de l'année 2012 pour AGCS ?
Ces neuf premiers mois ont été conformes aux attentes. Le marché a été relativement calme, nous avons noté une absence de catastrophes majeures, nous avons enregistré un très fort taux de rétention de nos affaires avec quelques corrections tarifaires, dans le long terme et en partenariat avec nos très grands clients. L'exercice est satisfaisant en termes de résultat global, mais si certaines lignes, comme la marine, en matière de corps de navire, et les dommages, restent des lignes préoccupantes.
En quoi la situation est-elle préoccupante ?On sait que le marché des dommages s'est érodé pendant de nombreuses années. Nous nous apercevons que les primes reçues permettent à peu près d'équilibrer un portefeuille sur les sinistres de fréquence ce qui pose problème en cas de nouvel événement majeur qui ferait qu'on ne peut pas avoir un exercice comme 2011 de manière récurrente. Aujourd'hui, il y a une insuffisance de primes très nette. Je dirais qu'il manque actuellement de 20 à 30 % de primes sur le marché. Nous avons heureusement dans notre portefeuille une grande majorité de clients qui travaille dans la durée et donc dans l'équilibre de ces primes mais on sent que ce marché reste tendu.
D'autres lignes sont difficiles ?Outre les deux lignes préoccupantes que sont le corps de navire et le dommages, mais il existe des lignes sur lesquelles il reste une certaine compétition même si elle devient de plus en plus à la marge que sur des lignes à développement long. C'est le cas pour la responsabilité civile et la RC des dirigeants ou la responsabilité civile aviation qui sont des lignes soumises à pression même si nous notons que la compétition des dernières années a fait son chemin et qu'il y a très peu de gains potentiels dans le cadre des nouveaux appels d'offre. On ne voit plus les baisses tarifaires qu'on voyait les années précédentes.
Comment la nouvelle organisation va-t-elle impacter la France ?Ce qui va surtout impacter la France dans la réorganisation – qui est une décentralisation par région sur 6 ou 7 grandes régions dans le monde – va être une décentralisation des responsabilités en matière de souscription principalement. C'est à dire une beaucoup plus grande proximité des souscripteurs avec les référents techniques et les référents de souscription. Cela va nous permettre d'avoir une meilleure réactivité, d'avoir une meilleure proximité avec les marchés et donc je pense une plus grande responsabilisation des souscripteurs au niveau local. On l'attendait et c'est très bénéficiaire pour nos équipes.
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